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Le président Emmanuel Macron lors d'une cérémonie marquant le 79e anniversaire de l'appel du 18 juin au Mont Valérien. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour commencer cette journée placée sous le signe de l'amitié franco-britannique, il se rendra aux Invalides, pour une visite du Musée de la Libération. Il y rencontrera Hubert Germain, 99 ans, l'un des quatre derniers Compagnons de la Libération, qui est pensionnaire aux Invalides.
Le chef de l'État assistera ensuite à la traditionnelle cérémonie au mémorial du Mont Valérien, principal lieu d'exécution de résistants et d'otages pendant la Seconde Guerre mondiale. Il y sera aux côtés notamment de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, mais sans public, pour cause de précaution sanitaire. La patrouille de France et les Red Arrows de la Royal Air Force survoleront le Mont Valérien et la statue de Winston Churchill devant le Petit Palais.
Avec une délégation restreinte, il s'envolera ensuite pour Londres, où l'obligation de quarantaine pour les visiteurs étrangers exempte les visites diplomatiques, pour rendre hommage à la ville qui fut la capitale de la France Libre. Il s'agira de son premier déplacement à l'étranger depuis sa visite à Naples le 27 février pour un sommet italo-français.
En présence du prince Charles, M. Macron remettra la Légion d'honneur à la ville de Londres, la septième ainsi décorée après Alger, Belgrade, Brazzaville, Liège, Luxembourg et Volgograd. Au lendemain de son arrivée à Londres, de Gaulle avait appelé les militaires, ingénieurs et ouvriers français à le rejoindre pour poursuivre la lutte contre l'Allemagne nazie, malgré l'armistice demandé par le maréchal Pétain.
"Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas", avait-il déclaré en concluant son intervention. Cette visite intervient alors que Londres et Bruxelles essaient de débloquer les négociations d'un accord sur la relation post-Brexit entre le Royaume-Uni et l'Union européenne après la fin de la période de transition le 31 décembre.
Emmanuel Macron sera reçu à Clarence House, résidence du prince Charles, héritier de la couronne britannique, et de son épouse Camilla. Le chef de l'État terminera sa visite par un entretien avec le Premier ministre Boris Johnson, où les négociations du Brexit devraient être au menu. Ce déplacement sera pour le chef de l'État le deuxième événement dans le cadre de "l'année de Gaulle" après la célébration, le 17 mai, du 80e anniversaire de la bataille de Montcornet (Aisne) et avant le 50e anniversaire de la mort du général à Colombey-les-Deux-Eglises le 9 novembre.
Tous de Gaulle
Emmanuel Macron n'est pas le seul à se revendiquer du général de Gaulle, en particulier comme le défenseur de la "souveraineté" de la France, un mot qu'emploie désormais toute la classe politique.
Chronologie et extraits de l'appel du 18 juin 1940. |
Chronologie et extraits de l'appel du 18 juin 1940. Photo : AFP/VNA/CVN |
Jusqu'à Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, dont le parti a pourtant longtemps combattu le général au nom de l'Algérie française, qui s'est rendue mercredi sur l'île de Sein pour commémorer l'appel, un jour à l'avance. Citant en exemple sa défense de l'indépendance de la France, la candidate déjà déclarée à la présidentielle de 2022 estime désormais que le RN est le véritable héritier des valeurs de De Gaulle.
Mais elle n'aura pas réussi à rendre un hommage à De Gaulle jeudi 18 juin, en même temps que celui du président de la République au Mont Valérien. Devant l'hostilité du maire et d'habitants qui voulaient protester contre sa venue, elle a finalement avancé d'un jour son aller-retour sur l'île, où elle est discrètement arrivée sous quelques invectives et d'où elle est repartie deux heures plus tard après son discours, en zodiac.
Les autres partis de droite eux aussi se revendiquent de De Gaulle, à commencer par LR pour qui le général est "l'ADN de notre famille", a expliqué le patron du parti Christian Jacob, qui ira déposer une gerbe au Mont Valérien. Et à gauche, on salue en de Gaulle un homme qui "n'a jamais adhéré à la main invisible du marché, et préférait la planification", selon l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon.
AFP/VNA/CVN