>>Une école artistique réservée aux enfants autistes
Une consultation de routine chez le médecin. |
Pression scolaire, stress, conflits familiaux...les enfants sont soumis aujourd’hui à une pression psychologique, parfois trop lourde à supporter et gérer. Les statistiques montrent une évolution croissante d’enfants souffrant de troubles psychologiques ces dernières années.
Pour le Docteur Pham Ninh Triêt, doyen du département de psychologie à l’Hôpital pédiatrique N°1 de Hô Chi Minh-Ville, les raisons sont multiples. «Premièrement, le public est aujourd’hui plus sensibilisé sur la question, permettant de détecter plus tôt les premiers signes. Deuxièmement, en raison du développement économique, les parents disposent moins de temps pour prendre soin de leurs enfants, et donnent à leurs enfants des smartphones ou des tablettes pour + contenir + l’agitation de leurs enfants. De ce fait, leurs habiletés physiques et intellectuelles ne sont pas stimulées, les influençant dès lors négativement», précise le Docteur Pham Ninh Triêt.
Selon les données du Département de psychologie de l’Hôpital pédiatrique n°1, en 2010, environ 6.000 cas ont été enregistrés, mais en 2015 on est passé à 9.200 cas, soit une hausse de 150%. Ces données ont montré que par rapport à il y a 5 ans, les cas sont détectés plus tôt chez les enfants entre 2 et 3 ans, prouvant une meilleure vigilance des parents.
Des interventions médicales précoces
Les enfants doivent jouer pour se développer sur le plan physique mais aussi psychologique. |
La majorité des cas relèvent de l’autisme et de trouble du comportement. S’ils sont diagnostiqués et soignés de manière précoce, l’efficacité du traitement s’en trouvera plus élevée.
Nguyên Thi Kim Nhung, une habitante de Hô Chi Minh, revient sur son expérience. «Le médecin m’a annoncé que mon enfant présentait des troubles du comportement. Je me suis résolue à passer plus de temps à jouer avec lui, et dès qu’il a des comportements inappropriés, je dois les gérer de manière intelligente, comme de l’encourager ou lui donner des explications. Ma famille et son école s’occupent de lui conjointement, pour éviter toutes formes de violence au domicile et à l’école. Cela aide les enfants à sentir l’amour de la famille et de ses proches», dit-elle.
Nguyên Thuy Hông, dans le 10e arrondissement, a un petit fils atteint d’autisme. «Le médecin m’a conseillé de l’emmener tôt dans une école spécialisée, pour qu’il puisse apprendre à mieux prononcer mais aussi bouger. Avant, il ne parlait pas. Mais aujourd’hui, il arrive à communiquer un peu, et son apprentissage progresse continuellement», confie-t-elle.
Il faut adapter les thérapies en fonction des types de troubles. En particulier, les parents doivent s’informer sur les bases d’éducation spécialisée pour aider leurs enfants à améliorer leur santé. Comme le note le Docteur Pham Minh Triêt, «l’intervention à un stade précoce en psychologie est très importante. Cela facilite le traitement et évite l’utilisation de médicaments pour les enfants».
Selon les médecins, les parents doivent surveiller les manifestations d’émotions et les facultés de prononciation et de mobilité en guise de prévention, notamment chez les bébés âgées en dessous de 18 mois. Ils rappellent qu’il est important de prendre du temps avec leur enfant et de les écouter pour créer un environnement familial affectueux et de limiter l’utilisation d’appareils électroniques. La collaboration étroite avec l’école est primordiale, même pendant les vacances d’été. Les familles doivent organiser pendant cette période des activités diverses, comme des voyages, aller à la mer ou faire du sport, pour faire baisser le niveau de stress après une année scolaire souvent chargée.
Texte et photos : Quang Châu/CVN