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Un repas collectif dans une entreprise dans la zone franche Tân Thuân, à Hô Chi Minh-Ville. |
Mars 2016 est un mois à oublier pour de nombreux ouvriers. À commencer par ceux de la Sarl Sonion Vietnam, implantée dans le 9e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, hospitalisés en urgence et par dizaines en raison d’une intoxication alimentaire collective. Puis, peu après, le Centre de la santé du district de Cho Gao, province de Tiên Giang (delta du Mékong), a admis et traité 70 ouvriers de la société Deachang Vina, victimes eux aussi de la négligence (ou plutôt de l’irresponsabilité) des personnes officiant dans la cantine de l’entreprise.
Des scandales à répétition
Fin 2015 déjà, des centaines d’employés de Mirade International Vietnam-fabriquant notamment de la lingerie - avaient été hospitalisées dans la ville de Hai Phong (Nord). Un annus horribilis en termes d’intoxications alimentaires collectives, et du jamais vu depuis cinq ans. Devant ces scandales à répétition, l’hygiène et la sûreté alimentaires sur le lieu de travail sont devenues le cheval de bataille des autorités et des syndicats, Confédération générale du travail du Vietnam (CGTV) en tête.
Les statistiques du Département de la sécurité alimentaire (ministère de la Santé) sont édifiantes, puisque 30 intoxications alimentaires collectives ont été recensées l’an passé, avec 3.000 personnes affectées. En cause dans plus de 70% des cas : la qualité des aliments, le reste étant dû aux mauvaises conditions d’hygiène dans les cuisines.
Les examens menés par l’Institut national de la nutrition dans les cités ouvrières situées autour des zones industrielles au Sud montrent que chaque repas servi à la cantine coûte en moyenne 8.000-10.000 dôngs. Avec en moyenne 12% de protéines, 16% de lipides et 72% de glucides, ils ne couvrent pas les besoins nutritionnels d’une personne adulte. Selon les syndicats de base, la plupart des entreprises ont confié à des tiers - voire à des sociétés spécialisées - la gestion, la préparation et la distribution des repas, facturés 10.000 à 12.000 dôngs. Problème : certains n’hésitent pas à réduire la ration ou, plus grave, à utiliser des aliments de mauvaise qualité pour limiter les coûts et générer des profits supplémentaires, avec les conséquences que cela entraîne.
D’après Vu Manh Tiêm, chef adjoint de la Commission de la propagande et de l’éducation de la CGTV : «Les dirigeants de l’entreprise sont les garants de la sécurité de l’hygiène des aliments. En cas d’incident grave, ce sont eux les responsables».
Une résolution sur les repas et en-cas
La sécurité sanitaire des aliments reste le souci de tout le monde. |
Consciente de l’importance de la qualité des repas et autres collations des ouvriers, la CGTV est montée au créneau en publiant une résolution selon laquelle la valeur de chaque repas ne doit pas être inférieure à 15.000 dôngs, soit 0,6% du salaire minimum. Et en cas de problème sanitaire, les entreprises seront traduites en justice.
Selon l’antenne de Cân Tho de la CGTV, le syndicat des entreprises des zones franches (ZF) et industrielles (ZI) a demandé aux directeurs de fournir aux ouvriers des repas d’une valeur minimum de 15.000 dôngs. La Sarl Pataya Vietnam propose par exemple à ses ouvriers un déjeuner dans cette fourchette de prix, avec un menu différent chaque jour. En outre, cette entreprise mène constamment des contrôles sur la sûreté et l’hygiène alimentaires. Une boîte à suggestions a même été installée dans le réfectoire.
Cependant, plusieurs entreprises restent en infraction, d’après Nguyên Thành Dô, président du syndicat des ZF et ZI de Hô Chi Minh-Ville. Ce qui a entraîné dernièrement quelques mouvements de grève. Parfois aussi, le coût du repas dépasse cette somme minimum. Mais les aliments proposés sont alors pauvres sur le plan nutritionnel. «La résolution sur l’amélioration des repas des ouvriers sert de base pour les syndicats des ZI et ZF dans le contrôle et la surveillance des aliments», fait savoir Nguyên Thành Dô.
Enfin, le gouvernement et le Front de la Patrie ont signé un contrat sur la surveillance de l’hygiène et la sûreté alimentaires au niveau national. La CGTV s’est ainsi vu confier la responsabilité d’organiser les activités de communication sur la sécurité des repas dans l’optique de mieux informer - et donc de mieux protéger - la santé des travailleurs.
Programme «Dire non aux aliments à risque»
La chaîne de télévision VTV24 a lancé en avril dernier son émission intitulée «Dire non aux aliments à risque». Objectif : donner aux consommateurs des informations sur les denrées alimentaires vendues sur le marché et potentiellement dangereuses pour la santé. Deux émissions sont diffusées en direct du lundi au vendredi chaque semaine sur cette chaîne publique. Elles sont rediffusées à plusieurs reprises sur VTV8 et VTV9. Ce programme se focalise sur le résultat des enquêtes effectuées par les organismes compétents ciblant des produits de mauvaise qualité ou de contrefaçon. De plus, l’émission propose des réponses aux réactions et questions des habitants via la mise en place d’une hotline. Dans un souci de professionnalisme, ces réponses sont données par les organismes compétents.
Huong Linh/CVN