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Le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine (droite) lors d'une vidéo-conférence avec le président Vladimir Poutine, le 30 avril à Moscou. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Durant une vidéo-conférence avec le président Vladimir Poutine, le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine, 54 ans, a indiqué qu'il se allait se placer à l'isolement et a suggéré la nomination d'un Premier ministre par intérim. Immédiatement après, un décret officialisant la nomination d'Andreï Beloooussov, jusqu'alors premier-vice-Premier ministre, était signé par le président russe. M. Poutine a aussi souhaité un bon rétablissement à Mikhaïl Michoustine et dit espérer qu'il restera "capable de travailler" et "participera activement" aux décisions du gouvernement.
"Quand vous arrivez à l'hôpital, appelez-moi sans faute. J'attends votre appel", a ajouté Vladimir Poutine en terminant sa conversation avec M. Michoustine, qu'il avait nommé à la surprise générale en janvier alors qu'il était le chef des services fiscaux et méconnu du grand public. Vladimir Poutine, 67 ans, n'a pas été vu en compagnie de son Premier ministre depuis le 24 mars. Selon le site du Kremlin, il n'a rencontré personne publiquement en face à face depuis plusieurs semaines et tient uniquement des visio-conférences.
Transporter un patient atteint du COVID-19 vers un hôpital à Moscou, le 27 avril. |
La contamination du Premier ministre coïncide avec de nouveaux chiffres inquiétants pour la Russie: selon le site d'information du gouvernement sur le virus, la maladie a causé 1.073 décès et la contamination de 106.498 personnes, en majorité à Moscou, sa région et Saint-Pétersbourg, deuxième ville du pays. En outre, 7.099 nouveaux cas ont été recensés lors des dernières 24 heures, chiffre le plus important enregistré depuis le début de l'épidémie. Les autorités indiquent par ailleurs avoir réalisé plus de 3,4 millions de tests.
Ces chiffres placent d'après le décompte de l'AFP la Russie au 8e rang des pays comptant le plus de contaminations, devant la Chine où avait commencé l'épidémie. Les cas sont toujours plus nombreux aux États-Unis (1.040.488 cas), en Espagne, en Italie, en France, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Turquie, selon ce décompte.
Le Kremlin s'était toutefois voulu rassurant jeudi 30 avril, Vladimir Poutine affirmant précédemment que la réponse russe au coronavirus avait montré que "nous sommes ensemble, nous sommes un pays uni". Son porte-parole Dmitri Peskov avait lui estimé que le pays "n'a pas suivi le scénario italien". "La situation en Russie est bien meilleure que dans un nombre de pays européens" grâce aux "mesures énergiques" des autorités, a-t-il affirmé à la presse.
Situation "difficile"
Après avoir fermé en février ses frontières terrestres avec la Chine, la Russie avait pendant plusieurs semaines relevé peu de contaminations alors que la pandémie frappait de plein fouet l'Europe occidentale. Mais les cas n'ont cessé d'augmenter et le président Vladimir Poutine a annoncé un mois d'avril entièrement chômé, mais payé, pour inciter la population à rester chez elle.
Désinfection dans une route à Moscou, le 24 avril. |
Il a prolongé mardi 28 avril cette période chômée jusqu'au 11 mai, disant envisager ensuite une levée progressive du confinement. Il a par ailleurs estimé que la situation restait toujours "difficile". Ces derniers jours, la Russie comptabilisait entre 5.000 et environ 7.000 nouveaux cas quotidiens, se plaçant parmi les quatre pays connaissant le plus de nouveaux cas avec les États-Unis, le Brésil et le Royaume-Uni.
Chiffres contestés
Concernant le nombre de décès, le pays se situe actuellement au 19e rang dans le monde. Plusieurs militants russes d'opposition et des observateurs ont toutefois accusé les autorités de minimiser ces chiffres et noté des augmentations suspectes des cas de pneumonies. Depuis le début de l'épidémie, des médecins russes se sont plaints régulièrement de pénuries de moyens de protection et de tests de dépistage.
Des inquiétudes pèsent également sur l'efficacité des mesures décidées par le pouvoir russe pour soutenir les entreprises, notamment les PME, particulièrement exposées en cette période de confinement et de baisse importante des prix du pétrole. Face à la pandémie, le Kremlin a dû reporter l'important défilé militaire annuel du 9 mai célébrant la victoire sur l'Allemagne nazie.
Les autorités russes ont également dû remettre à une date ultérieure le vote national d'une réforme constitutionnelle devant donner la possibilité à Vladimir Poutine d'exercer deux nouveaux mandats.
AFP/VNA/CVN