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L'incendie avait ravagé la toiture de la cathédrale le 15 avril. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Les prélèvements effectués dans ces établissements ne justifient "aucune alerte", a affirmé Arnaud Gauthier, sous-directeur de la santé à la mairie de Paris, se défendant d'avoir passé sous silence toute pollution, trois mois après l'incendie. "De nouvelles mesures vont être réalisées durant l'été" ainsi qu'un "nettoyage approfondi" et "aucune crèche ou école ne rouvrira s'il y a un risque", a-t-il rassuré, au cours d'une conférence de presse commune avec l'Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France, la Préfecture de police et la Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France.
"S'il y avait le moindre risque, non seulement les écoles n'auraient pas rouvert mais ne rouvriraient pas à la rentrée", a renchéri le premier adjoint de la maire de Paris Emmanuel Grégoire, lors d'une autre conférence de presse convoquée en urgence suite aux informations de Mediapart. L'incendie de la cathédrale gothique vieille de plus de 850 ans, le 15 avril, a provoqué la fusion de plusieurs centaines de tonnes de plomb qui se trouvaient notamment dans la charpente de la flèche et de la toiture.
Une exposition chronique à des niveaux trop élevés de plomb, par inhalation ou par ingestion, peut entraîner des troubles digestifs, une perturbation du fonctionnement des reins, des lésions du système nerveux ou encore des anomalies au niveau de la reproduction. Le "nettoyage de routine" déjà fait dans ces écoles pour éliminer d'éventuelles poussières de plomb "répond aux recommandations" des autorités sanitaires de procéder à des nettoyages "humides et réguliers", a assuré Arnaud Gauthier.
Toutefois, "pour nous assurer que le risque est le plus minime possible, l'idée c'est, à l'occasion du grand ménage d'été qui est fait tous les ans dans les écoles et dans les crèches, (de) renforcer les consignes de nettoyage, avec notamment le nettoyage à haute pression des cours" de récréation, a détaillé le représentant de la ville de Paris.
"Pas de sujet caché"
Ce nettoyage, déjà commencé et qui se poursuivra jusqu'au 26 juillet, "consistera à décaper les sols, laver les murs et les mobiliers dans tous les locaux", a-t-il précisé. "C'est bienvenu mais sans doute trop tard", après "plus de deux mois d'exposition" des enfants et du personnel, a commenté Elisabeth Kutas, secrétaire départementale du syndicat des enseignants des écoles SNUipp-FSU, qui demandera à l'Éducation nationale "que les personnels qui ont pu être exposés puissent bénéficier d'une visite médicale rapide". Ce nettoyage sera réalisé "comme c'est prévu tout le temps l'été" et n'a pas de lien avec l'incendie, a pour sa part assuré Emmanuel Grégoire.
Il "permettra de faire baisser probablement très sensiblement les taux moyens (de plomb au sol, NDLR), qui aujourd'hui ne doivent déclencher aucune inquiétude de nature sanitaire pour les enfants qui fréquentent les établissements", a assuré l'élu. La mairie et les autorités sanitaires ont publié les résultats des prélèvements dans trois crèches, deux écoles maternelles et trois écoles primaires, pour répondre à Mediapart qui affirme que "des taux de concentration au plomb, parfois dix fois supérieurs au seuil d'alerte, ont été relevés dans des écoles proches de l'édifice".
Le niveau moyen dans chaque établissement ne dépasse pas un "seuil d'information" de 70 microgrammes de plomb par mètre carré. Ce niveau, fixé par le Haut conseil de santé publique (HCSP), n'est pas un seuil réglementaire mais doit inciter au dépistage des populations. Selon l'ARS, l'utilisation d'une moyenne des relevés dans une école correspond aux recommandations du HCSP pour refléter l'exposition des enfants au cours d'une journée de classe, alors que Mediapart met en cause cette méthode.
L'autorité sanitaire estime par ailleurs que même les relevés ponctuels les plus élevés (environ 700 µg/m²) ne sont pas alarmants car ils restent sous 1.000 µg/m2, autre seuil, réglementaire celui-là, utilisé pour autoriser des familles avec enfants à regagner leur logement après des travaux. "Il n'y a pas de sujet caché", a assuré Aurélien Rousseau, directeur général de l'ARS Île-de-France.
AFP/VNA/CVN