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Le vice-président iranien Ali Akbar Salehi. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Selon le vice-président iranien Ali Akbar Salehi, cité par l’agence de presse Fars, l’Iran a informé lundi 4 juin par lettre l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) du "commencement de certaines activités".
L'AIEA a confirmé la réception de ce courrier.
"Si les conditions le permettent, peut-être que demain soir (mercredi soir 6 juin), à Natanz (Centre), nous pourrons déclarer l’ouverture du centre de production de nouvelles centrifugeuses", a-t-il poursuivi, précisant: "Ce que nous faisons ne viole pas l’accord" conclu en 2015 à Vienne, dont les États-Unis se sont eux retirés le 8 mai.
"Ces démarches ne veulent pas dire que les négociations (avec l’Europe) ont échoué", a souligné M. Salehi, faisant référence aux discussions entre l'Iran et l'UE, l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne pour tenter de sauver le texte malgré le retrait américain. L'annonce d'un accroissement du nombre de centrifugeuses permettant d'augmenter la capacité à enrichir l'uranium fait toutefois monter la pression sur les Européens, tant cette question est au cœur des craintes exprimées à propos du programme nucléaire iranien.
"Après une première évaluation, les mesures annoncées ne constituent pas en soi une violation de l'accord", a déclaré la porte-parole de la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini. Bruxelles a toutefois relevé que cela ne contribuait "pas à renforcer la confiance dans la nature du programme nucléaire iranien".
"J'invite tout le monde à stabiliser la situation", a clamé Emmanuel Macron, en jugeant aussi, qu'à ce stade, l'Iran n'était pas sorti du cadre de l'accord de Vienne.
Marge de manœuvre
L'enrichissement de l'uranium permet notamment de produire du combustible pour les centrales nucléaires de production d'électricité. Mais, hautement enrichi, et en quantité suffisante, l'uranium peut permettre la fabrication d'une bombe atomique.
Accusé par les États-Unis et Israël de chercher à vouloir se doter de l'arme atomique, l'Iran répète que son programme nucléaire est uniquement à visée pacifique et civile.
Selon ses partisans, l’accord conclu en 2015 a permis de lever une partie des craintes de la communauté internationale vis-à-vis du programme nucléaire de l'Iran. Ce pacte a permis un retour de l'Iran dans la communauté des nations après des années d'isolement et un allègement des sanctions internationales le visant en échange d'un engagement à ne pas se doter de l'arme atomique.
L'annonce de Téhéran d'un plan visant à augmenter sa capacité à enrichir l'uranium fait monter la pression sur les Européens. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
En plus de cette promesse, l'Iran a accepté de brider drastiquement ses activités nucléaires, et l'AIEA, agence de l'ONU chargée de vérifier que Téhéran applique bien ses engagements, certifie régulièrement que c'est bien le cas. Mais la survie de l'accord est menacée depuis le retrait de Washington, qui ouvre la voie au rétablissement des sanctions économiques américaines.
Dernier en date, le constructeur automobile français PSA a annoncé lundi 4 juin qu'il se préparait à quitter l'Iran. Cette annonce témoigne de la marge de manœuvre très réduite des Européens compte tenu du caractère extrêmement dissuasif des sanctions américaines.
Les dirigeants iraniens ont déjà averti en mai qu'ils ne donneraient pas plus de quelques semaines aux Européens pour négocier, et qu'ils ne resteraient pas dans l'accord s'ils n'y trouvent plus leur compte. L'Iran a ainsi menacé de se remettre à enrichir de l'uranium à 20%, alors que le pays se limite à 3,67% aux termes de l’accord de Vienne.
AFP/VNA/CVN