Trân Ngoc Hùng, président de l'Association générale des constructeurs du Vietnam :
''Attacher de l'importance au développement des logements''
La tendance inéluctable de la restructuration économique est l'exode rural. Il faut donc anticiper les besoins en logements et en ouvrages publics pour 2030-2050. Aujourd'hui, Hanoi élargie possède d'indéniables atouts pour relever les défis futurs, mais doit être consciente des obstacles, dont l'un des premiers est sans nul doute l'urbanisme sauvage dans ses localités rurales. Il s'agira d'élaborer des stratégies de réhabilitation et de modernisation des vieux quartiers, surtout des ruelles, pour améliorer la qualité de vie des habitants. Selon moi, le développement des logements doit constituer le plus important volet du plan d'aménagement général car il exercera une influence directe sur la vie des habitants.
Ðô Viêt Chiên, du Comité de pilotage de l'aménagement et de l'investissement dans la construction de la Région de Hanoi :
''Une Hanoi verte, culturelle, civilisée et moderne''
L'élément fondamental de ce projet est l'organisation de l'espace selon un complexe urbain comprenant un noyau et 5 cités satellites : Sóc Son au nord, Phú Minh-Phú Son au sud, Son Tây, Hoà Lac et Xuân Mai à l'ouest. Chaque cité satellite se composerait d'un ou de plusieurs pôles spécifiques pour créer des emplois et relayer le noyau urbain en matière de logement, de formation de qualité, d'industrie, de services... Ainsi, noyau urbain et satellites constitueraient-ils un maillage intelligent et harmonieux où chaque élément s'enrichirait des différences et des complémentarités de l'autre. Ce plan d'aménagement suit au plus près les caractéristiques d'une capitale verte, culturelle, civilisée et moderne.
Nguyên Hông Thuc, de l'Institut de recherche sur l'immigration :
''Exploiter l'espace souterrain''
Le schéma directeur de la capitale ne fixe pas d'orientations en matière d'espace souterrain urbain. Un aménagement pour 50 ans qui ne tiendrait pas compte de cet espace serait un plan non visionnaire ! De plus en plus de grandes villes de par le monde exploitent leur espace souterrain pour combler leur manque de foncier. Cela permet aussi de résoudre différents problèmes en termes d'environnement, d'esthétique et, notamment, de circulation qui reste un casse-tête pour le Vietnam. Les réseaux routiers et des services publics souterrains laisseront intacts l'aménagement terrestre et la physionomie architecturale du centre-ville.
Pham Sy Liêm, directeur de l'Institut de recherche urbaine et de développement des infrastructures :
''Valoriser l'agriculture urbaine et la gestion foncière''
La politique de développement des zones rurales devra se baser sur la conception de l'"agriculture urbaine" dont les éléments clefs sont agriculture high-tech, fourniture de denrées alimentaires ayant subi un traitement préliminaire, de fruits et de plantes d'agrément pour la consommation locale et l'exportation. En termes de gestion urbaine et d'urbanisme, la politique relative au logement doit jouer un rôle important. Aussi les autorités ne devraient-elles pas confier entièrement ce domaine au marché, mais le diriger et le régulariser afin d'intensifier la transparence dans la gestion et le développement urbains.
Huynh Ðang Hy, ancien secrétaire général de l'Association de l’aménagement et du développement urbains du Vietnam :
''Déterminer l'espace public principal de la capitale''
Une des questions qui intéressent le plus la population est l'emplacement du futur centre administratif du pays. Mais, à mon avis, le plus important de ce plan d'aménagement général de la capitale est de déterminer l'espace public principal, là où les Hanoiens aimeraient converger lors des grands événements. Il s'agirait d'un espace immense qui pourrait regrouper de nombreux ouvrages culturels, de services, de loisirs pour que les habitants puissent se réunir lors des fêtes, des jours fériés. Un lieu où pourraient être organisés des meetings et des défilés avec la participation de millions de personnes. Car l'espace autour du lac Hoàn Kiêm, adapté à une ville de 500.000-700.000 habitants, n'est plus approprié. Il faudrait donc se pencher sur l'aménagement de l'espace autour du lac de l'Ouest...