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Le maître Phan Van Diên (debout) enseigne ses élèves. |
Photo : chiasecungthayco |
Né dans le district insulaire de Phu Quy, qui relève de la province de Binh Thuân (Centre), le maître Phan Van Diên (47 ans) connaît bien la vie quotidienne, notamment les difficultés des élèves d’ici.
La vie des enfants est dure, mais celle des enseignants l’est aussi, sinon plus. L’idée de changer de métier ne lui est pas venue une ou deux fois seulement. Mais l’amour avec ses élèves l’a retenu sur cette île pauvre.
De premiers temps difficiles
En 1988, après avoir terminé ses études universitaires de pédagogie, Phan Van Diên est revenu sur son île natale de Phu Quy où il a commencé à travailler à l’école primaire de la commune de Tam Thanh.
À cette époque, les infrastructures étaient particulièrement limitées. Les salles de classe n’étaient pas en nombre suffisant, au point que les cours devaient souvent être donnés dans un temple ou une maison communale. Les élèves venaient sans cahier, ni crayon. N’acceptant pas cette situation, Phan Van Diên a conservé précieusement chaque dông pour acheter les fournitures scolaires nécessaires à ses élèves, malgré des revenus limités. «Le bonheur dans leurs yeux est ce qui m’a fait rester dans ce métier».
Il a d’abord enseigné les élèves de première classe de l’école élémentaire. Pour lui, ces premiers temps étaient très durs, car beaucoup d’écoliers étaient régulièrement absents. Ceux-ci préféraient jouer plutôt que d’étudier, et leurs familles étant généralement très pauvres, plusieurs élèves ne pouvaient poursuivre leurs études, quand d’autres devaient tout simplement aller travailler. Le professeur a dû persuader de nombreuses familles afin qu’elles continuent d’envoyer leurs enfants à l’école.
Un lien insécable
Phan Van Diên (gauche) et ses élèves lors d'un cours en plein air. |
Photo : chiasecungthayco |
Durant la décennie 1990, la situation du professeur est devenue de plus en plus difficile. Son maigre salaire ne parvenait pas à assurer la vie de sa famille. Il a plusieurs fois eu l’intention de quitter ce métier pour un autre, ailleurs que cette île. Mais il était très attaché à ses élèves, et n’avait pas le cœur de quitter ces gens pauvres. Après de nombreuses nuits blanches passées à réfléchir, il a décidé d’apprendre la couture. Maître le jour et tailleur le soir, sa vie est devenue plus confortable.
«Puis, en 1993, j’ai été malade, et j’ai dû prendre un congé d’un an. Durant ce temps, je me souvenais beaucoup des rires de mes élèves. C’est le moment où j’ai compris que je ne pouvais pas couper mon lien avec ce métier. Depuis lors, je m’y consacre corps et âme», raconte Phan Van Diên.
Les fruits arrivent
Maintenant, nombre de ses élèves ont une belle carrière. Certains travaillent très loin, mais il y en a aussi qui rentrent pour édifier leur île natale de Phu Quy. «Nous, les parents, sommes tous reconnaissants envers le maître Phan Van Diên», confie Trân Thi Mên, mère d’un des élèves du professeur.
Depuis des années, M. Diên et sa femme organisent régulièrement des cours supplémentaires gratuits pour aider les élèves faibles.
Selon lui, la tâche des maîtres n’est pas d’enseigner seulement les connaissances des manuels scolaires, mais aussi les manières de vivre, le comportement social, la moralité...
Avec des yeux joyeux et fiers, Phan Van Diên ajoute que son fils aîné suit ses études de pédagogie élémentaire et qu’il rentrera certainement sur son île natale afin de poursuivre l’œuvre paternelle.
Avec près de 30 années dans le métier, le maître reçoit régulièrement des récompenses du district, de la province et du secteur de l’éducation. Il a gardé le titre de «Professeur qui enseigne bien» au niveau de la province pendant plusieurs années. Pour ses contributions, il a été l’un des 42 professeurs cités dans le programme «Partager avec les enseignants», organisé récemment par le Comité central de l’Union de la jeunesse du Vietnam et le ministère de l’Éducation et de la Formation.
Huy Hoàng/CVN