>>Une image de réfugiés à la frontière hongroise remporte le World Press Photo
Un homme à genou et les bras au ciel à son arrivée avec d'autres réfugiés et migrants sur l'île grecque de Lesbos, le 29 octobre 2015. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"J'ai documenté leur lutte pour une vie meilleure", a déclaré Aris Messinis en recevant le prix samedi 3 septembre à Perpignan, lors de la soirée de clôture de la semaine professionnelle du festival.
L'Agence France-Presse remporte donc pour la seconde année consécutive la plus prestigieuse récompense du festival, rendez-vous majeur du photojournalisme.
L'an dernier, Bulent Kiliç, de nationalité turque, responsable de la couverture photo du bureau de l'AFP en Turquie, avait reçu le même prix pour ses images sur le passage de réfugiés à la frontière turco-syrienne en juin 2014.
"Notre photographe Aris Messinis a réalisé un travail remarquable sur les migrants avec cette série forte, émouvante et dérangeante", s'est félicité le PDG de l'Agence, Emmanuel Hoog, dans un communiqué.
"Ce Visa d'or vient aussi récompenser l'ensemble des équipes de l'AFP qui rendent compte partout en Europe et Moyen-Orient de la crise des migrants", a-t-il ajouté.
Ses photos, bouleversantes et prises au plus près de l'action - montrant des gilets de sauvetage et des débris de bateaux au pied d'une falaise, des hommes criant leur joie d'être arrivés, des opérations de sauvetage - ont fait le tour du monde.
Responsable de la photo au bureau de l'AFP à Athènes, Aris Messinis, âgé de 39 ans et fils d'un photoreporter, travaille pour l'Agence depuis 2003.
Le conflit libyen, et notamment la bataille de Syrte, a été en 2011 son première théâtre de guerre. Il s'est fait très vite remarquer par son talent et son courage.
Pour cette couverture, il a reçu en 2012 le trophée photo du prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre. Il couvre ensuite la guerre en Syrie et, toujours, l'actualité grecque.
Puis, à l'été 2015, Lesbos devient l'épicentre de la crise des migrants. Des milliers de réfugiés de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan embarquent depuis les côtes turques sur des canots pneumatiques pour tenter de rejoindre l'île, porte d'entrée de l'Europe.
De nombreux prix ont été remis lors du festival, qui se poursuit pour le grand public jusqu'au 11 septembre, dont le Visa d'or "Magazine" à Peter Bauza pour son reportage sur un complexe immobilier de Rio surnommé Copacabana Palace, dont certains bâtiment inachevés sont occupés par des sans-abris.