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Un militaire dans un quartier désert de Marawi dans la région de Mindanao, au sud des Philippines, le 22 juillet. |
Les corps des victimes ont été retrouvés dimanche 30 juillet dans un village de montagne de l'île de Basilan, a déclaré à l'AFP le chef de la police locale John Cundo.
Il a accusé une branche locale du groupe islamiste Abou Sayyaf d'avoir commis ces meurtres par vengeance plutôt que pour les mobiles crapuleux habituels. Le groupe s'est spécialisé dans les enlèvements contre rançon.
La branche locale du groupe est dirigée par un haut responsable d'Abou Sayyaf, Furuji Indama.
"C'était un acte de vengeance de la part d'Indama qui imputait peut-être la responsabilité de la destruction de sa plantation de caoutchouc à ces bûcherons. Les ravisseurs n'ont pas exigé de rançon, ils les ont immédiatement décapités".
Abou Sayyaf est une ramification extrémiste de l'insurrection séparatiste musulmane qui a fait plus de 120.000 morts depuis les années 1970 dans le sud de cet archipel à très grande majorité catholique.
Il a été créé dans les années 1990 grâce aux financements d'un membre de la famille du leader d'Al-Qaïda Oussama ben Laden.
Il s'est depuis scindé en plusieurs factions. L'une d'entre elles basée à Basilan a prêté allégeance à l'organisation État islamique (EI) et certains de ses membres sont retranchés depuis fin mai dans des quartiers de Marawi, une ville musulmane de la région méridionale de Mindanao.
Les affrontements ont fait 650 morts et près de 400.000 déplacés.
Le président Rodrigo Duterte a décrété la loi martiale sur le tiers sud de l'archipel, y compris à Basilan, pour tenter de faire face à la menace islamiste.
Abou Sayyaf, accusé des pires attaques terroristes de l'histoire des Philippines, a coutume de décapiter ses otages si des rançons ne lui sont pas versées.
Deux otages canadiens ont été exécutés en 2016 et un captif allemand l'a été en février.
Le groupe détient plus de vingt otages, dont plusieurs étrangers, à Basilan et sur l'île de Sulu, selon l'armée.
AFP/VNA/CVN