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Des soldats montent la garde devant l'entrée du gymnase de l'Université d'État de Mindanao, après un attentat à la bombe, le 3 décembre à Marawi, aux Philippines. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'explosion s'est produite pendant une messe dans le gymnase de l'Université d'État de Mindanao, à Marawi, la plus grande ville musulmane du pays, a déclaré le chef de la police régionale, Allan Nobleza.
Le lieutenant général de la police Emmanuel Peralta a déclaré que quatre personnes avaient été tuées et une cinquantaine d'autres blessées dans l'explosion provoquée par un engin explosif artisanal.
Aucun groupe n'a revendiqué l'attaque.
Dans un communiqué, le président philippin Ferdinand Marcos a fermement condamné ces "actes insensés et particulièrement odieux perpétrés par des terroristes étrangers".
Pour sa part, le pape François, dans ses propos prononcés sur la place Saint-Pierre, a assuré être "proche des familles, des habitants de Mindanao, qui ont déjà tant souffert".
L'Université d'État de Mindanao a également condamné, dans un communiqué, cet "acte de violence", se déclarant "solidaire" de sa communauté chrétienne et des victimes de "cette tragédie". Elle a suspendu les cours et déployé davantage de personnel de sécurité sur le campus.
"Mes amis pleuraient"
Le gymnase de l'Université d'État de Mindanao, après un attentat à la bombe, le 3 décembre à Marawi (Philippines). |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Depuis son lit d'hôpital, Chris Honculado, étudiant de 21 ans, a raconté que l'explosion s'était produite dès la première lecture de la Bible à la messe de 07h00 (23h00 GMT samedi 2 décembre).
"L'explosion a été très soudaine et tout le monde s'est mis à courir", a-t-il raconté. "Quand j'ai regardé derrière moi, des gens gisaient au sol. Nous ne savions pas ce qui s'était passé, tout est allé très vite".
Également depuis l'hôpital, Rowena Mae Fernandez, 19 ans, a expliqué qu'elle n'avait pas immédiatement compris la nature de l'explosion mais que les gens fuyaient les lieux.
"Mon compagnon et moi avons également couru, même si nous nous sommes écroulés à un moment. C'est la seule chose dont je me souvienne jusqu'à ce que je sorte du gymnase et que je tombe à nouveau", a-t-elle raconté. "Mes amis pleuraient parce qu'ils avaient vu ma blessure".
Le maire de Marawi, Majul Gandamra, a exhorté les membres des communautés musulmane et chrétienne à rester unis.
"Notre ville est depuis longtemps un symbole de coexistence pacifique et d'harmonie, et nous ne permettrons pas que de tels actes de violence éclipsent notre engagement collectif en faveur de la paix et de l'unité", a déclaré M. Gandamra.
L'attentat est survenu après une frappe aérienne de l'armée philippine, vendredi 1er décembre, qui a tué 11 militants islamistes de l'organisation Dawlah Islamiya-Philippine à Mindanao.
Un chef d'état-major des forces armées philippines, le général Romeo Brawner, a déclaré qu'il s'agissait peut-être d'une attaque menée en représailles à cette opération militaire contre les organisations islamistes Dawlah Islamiyah-Philippines, Abou Sayyaf et Maute, dans l'ouest de Mindanao.
"C'est une perspective que nous étudions", a déclaré Brawner lors d'une conférence de presse. "Sur la base des preuves que nous avons rassemblées, un fort pourcentage désigne Maute-État islamique" (EI).
"Une composante étrangère"
Des soignantes prennent en charge une personne blessée après un attentat à la bombe dans le gymnase de l'Université d'État de Mindanao, à Marawi, le 3 décembre aux Philippines. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En mai 2017, des centaines d'hommes armés étrangers et militants pro-EI Maute et Abou Sayyaf locaux pro-EI s'étaient emparés de Marawi.
L'armée philippine a repris la ville en ruines après une bataille de cinq mois qui a coûté la vie à plus d'un millier de personnes.
"Il y a de fortes indications d'une composante étrangère (dans l'attaque de dimanche 2 décembre)", a déclaré le secrétaire à la Défense, Gilbert Teodoro, aux journalistes.
Lanao del Sur et Maguindanao del Sur font partie de la région autonome Bangsamoro en Mindanao musulmane.
Le ministre en chef du gouvernement de Bangsamoro, Ahod Ebrahim, a dit "condamner ces actes atroces et lâches", appelant à une "enquête approfondie".
Les attaques de militants contre des bus, des églises catholiques et des marchés publics sont caractéristiques des troubles qui secouent la région depuis des décennies.
En 2014, Manille a signé un pacte de paix avec le plus grand groupe rebelle du pays, le Front moro de libération nationale, mettant ainsi fin à leur sanglante insurrection armée.
Mais il reste de petites bandes d'insurgés musulmans opposés à l'accord de paix, y compris des militants ayant fait allégeance au groupe État islamique. Des rebelles opèrent également dans la région.
AFP/VNA/CVN