>>Philippines : 19 civils tués dans les combats dans le Sud
Un soldat philippin à bord d'un véhicule militaire à Marawi, sur l'île de Mindanao, le 30 mai. |
Des hélicoptères militaires continuaient mercredi matin 31 mai de tirer des roquettes sur les poches de résistance à Marawi, une ville à majorité musulmane dans un archipel essentiellement catholique.
Les combattants islamistes, qui se réclament du groupe État islamique (EI) continuaient de retenir des civils en otage, alors que plusieurs milliers d'habitants étaient pris au piège des combats.
Les affrontements avaient éclaté après un raid des forces de sécurité contre une cache supposée d'Isnilon Hapilon, considéré comme le chef de l'EI aux Philippines.
Les États-Unis ont mis sa tête à prix pour 5 millions de dollars (4,5 millions d'euros). Il est également l'un des dirigeants d'Abou Sayyaf, groupe islamiste spécialisé dans les enlèvements crapuleux.
Mais les forces de sécurité ont essuyé un échec et des dizaines de combattants sont accourus pour les repousser, avant de partir saccager la ville en brandissant des drapeaux noirs de l'EI.
Et Isnilon Hapilon se trouve probablement toujours dans Marawi, a affirmé mercredi aux journalistes le porte-parole de l'armée, Restituto Padilla, précisant que les forces de sécurité avaient tué 89 islamistes.
Il a affirmé que l'armée réalisait des progrès "très positifs" vers la résolution de cette crise, au cours de laquelle 21 membres des forces de sécurité et 19 civils ont également péri.
Il a reconnu que de nombreux civils étaient toujours coincés dans les 10% de cette ville située sur l'île de Mindanao que les islamistes contrôlent toujours.
Il s'est dit incapable de chiffrer le nombre de combattants islamistes, dont les effectifs ont été renforcés par l'ouverture des portes de deux prisons lors des premiers jours de combat.
Les hommes armés ont également pris un prêtre et 14 personnes en otage dans une église.
Le religieux est apparu mardi 30 mai dans une vidéo mise en ligne, réitérant les demandes des islamistes d'un départ des forces de sécurité, et affirmant que 240 civils étaient retenus comme otages.
"La vidéo semble authentique", a avancé M. Padilla, tout en précisant que des experts de l'armée continuaient de l'analyser.
Le président Rodrigo Duterte a déclaré la loi martiale dans toute la région de Mindanao, où vivent 20 millions de personnes.
AFP/VNA/CVN