>>Pétrole : prudence attendue à l'OPEP+ face aux soubresauts du marché
>>L'Opep+ conserve une ligne prudente malgré le retour en grâce des prix
Un champ de pétrole en Iran. |
Photo : IRNA/VNA/CVN |
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses dix alliés augmenteront ainsi le volume de 350.000 barils par jour en mai et juin, puis de 441.000 barils en juillet, a précisé le ministre saoudien de l'Énergie et chef de file de l'alliance, Abdelaziz ben Salmane, lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion.
Dans un premier temps, un communiqué du ministère kazakh de l'Énergie avait arrondi le chiffre de juillet à 450.000 barils.
Cette conclusion, fruit de trois heures de négociations à huis clos, constitue une surprise pour nombre d'observateurs de marché qui tablaient plutôt sur un maintien des coupes actuelles.
Le club des 23 producteurs laisse quotidiennement sous terre quelque sept millions de barils et ajuste ce volume mois après mois. Le but est de ne pas inonder le marché avec un or noir qu'il ne peut absorber en raison des dégâts économiques de la pandémie de COVID-19.
Sans une telle stratégie, les risques de saturation des capacités de stockage, limitées, et de chute des prix, convalescents aux alentours de 60 dollars le baril mais toujours fragiles, sont bien réels.
À cette coupe commune vient s'ajouter un million sabré par Ryad depuis février et qui reviendra lui aussi progressivement sur le marché, par palier sur la période, a détaillé Abdelaziz ben Salmane.
Optimisme ambiant
Le cartel se félicite "des améliorations du marché soutenues par les programmes de vaccination" dans le monde et "des politiques de relance dans les économies clés".
Évolution du prix du pétrole par baril de WTI et de Brent de la mer du Nord depuis février 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sans pour autant se départir de sa "prudence" face à "la volatilité observée ces dernières semaines".
En préambule, le chef de file saoudien avait comparé la situation actuelle du marché du brut à une "mer agitée".
Mais il avait aussi noté des signaux encourageants du côté de la demande et mis en avant la "flexibilité" que permet le cadre de la politique de l'alliance.
"Nous avons aujourd'hui des chiffres bien plus positifs, tant au niveau des réserves qui ont considérablement diminué qu'au niveau de la hausse de la demande", a expliqué de son côté le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak chargé de l'Energie à la chaîne de télévision Rossiya 24.
"Bien qu'il existe des incertitudes, nous sommes optimistes pour l'avenir", a-t-il résumé.
Soutien des prix
Mais la situation reste fragile pour les producteurs de brut.
Dans son dernier rapport mi-mars, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a livré des estimations peu réjouissantes. Après le choc sanitaire, la demande mondiale de pétrole devrait mettre deux ans à retrouver ses niveaux d'avant-crise, selon ses pronostics.
Le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) s'est par ailleurs entretenu au téléphone avec le président russe Vladimir Poutine avant la réunion, a fait savoir le Kremlin, évoquant surtout les initiatives des deux pays en matière de développement durable.
Des échanges ont également eu lieu mercredi 31 mars entre la partie saoudienne et la ministre américaine de l'Énergie, Jennifer Granholm, selon un tweet de cette dernière. Non membres de l'accord, les États-Unis n'en restent pas moins les premiers producteurs du brut au monde avec 11 millions de barils produits chaque jour.
Fébriles tout au long de la journée, les cours du brut de référence ont fortement grimpé dès la fin de la réunion, le Brent européen dépassant temporairement les 65 dollars le baril.
"La grande nouvelle est que l'OPEP+ montre encore de la retenue à très court terme", a salué John Kilduff, d'Again Capital.
Les ministres ont par ailleurs convenu de se retrouver dès la fin du mois, le 28 avril.
AFP/VNA/CVN