* Pourriez-vous nous parler de votre rôle vis-à-vis des entreprises françaises en activité au Vietnam ?
En tant que conseiller commercial au Vietnam, je suis chargé d'appuyer des entreprises que ce soit pour vendre, trouver des distributeurs ou un partenaire industriel, ainsi que des entreprises vietnamiennes qui voudraient s'implanter en France. Pour les aider dans l'approche du marché français, dans la démarche administrative, nous avons un organisme équivalent à une agence publique comme la nôtre qui s'occupe des investissements étrangers en France, on peut les aider. Tout ce qui appuie les entreprises françaises vers le Vietnam au niveau commercial se fait aussi dans le cadre d'agence publique de développement UBIFRANCE, qui regroupe les dispositions d'appui français à l'exportation. Nous avons 17 personnes au Vietnam qui s'occupent de cet appui aux entreprises par des missions d'information sur le marché vietnamien, de promotion de savoir-faire français par des colloques.
* Quelles sont les difficultés et les avantages des entreprises françaises implantées au Vietnam ?
Les entreprises françaises au Vietnam investissent dans divers secteurs comme hôtellerie, banque, assurance, distribution, etc. Les contraintes qu'ils ont c'est comme les autres entreprises étrangères ici, surtout l'insuffisance de main-d'oeuvre qualifiée. On a beaucoup de groupes présents au Vietnam dans les grands secteurs, notamment les infrastructures, l'énergie, les transports, l'environnement, le traitement d'eau, le nucléaire civil, la construction. On peut noter les grands groupes français connus dans le monde comme EDF, ALSTOM, ARÉVA, VEOLIA, SUEZ, VINCI… Sans oublier le groupe spécialisé dans la structure des ponts comme Freyssinet International qui a travaillé pour le pont de Phu My, actuellement pour l'élargissement du pont de Binh Trieu. Ces projets français sont présents pour surtout apporter un savoir-faire en matière de partenariat public-privé (PPP). Voilà on voit bien le développement des entreprises françaises dans les années qui viennent.
* Votre avis sur l'attraction du marché vietnamien dans l'avenir ?
Je parie pour un fort développement économique et commercial du Vietnam. Sa population va faire de ce pays très attractif pour les étrangers. Dans une région très attractive, l'ASEAN, Vietnam a un gros potentiel. Le Vietnam a beaucoup d'opportunités, j'en crois beaucoup. Ce qui est intéressant, c'est que le Vietnam se montre attirant pour les entreprises françaises pas simplement pour son propre marché très important et développé, mais aussi comme une plateforme de l'ASEAN. Je pense aussi qu'il y a des opportunités pour les entreprises étrangères dans la production mécanique, l'électronique et les technologies. Peut-être demain ce sera l'industrie aéronautique. Grandes opportunités, j'en suis sûr. Et il faut le dire aux entreprises françaises et il faut les convaincre de venir voir ce qui se passe au Vietnam.
* Qu'est-ce que les entreprises doivent faire pour monter leur valeur des exportations ?
Le Vietnam vend en France du textile, de la chaussure, de l'immeublement, des produits agricoles comme poivre, crevettes... Pour mieux vendre en France, comme en Europe et aux États-Unis, c'est de monter la qualité des produits. Il faut aussi développer l'industrie des technologies. Pour l'industrie de sous-traitance, il faut former des ingénieurs qualifiés, en même temps travailler sur le standard de la qualité.
* Existe-t-il des obstacles dans l'import-export comme la douane et la taxe entre les 2 pays ?
La loi vietnamienne n'est pas très éloignée de celle française, de même que la loi des entreprises. Et pour le projet de simplification des procédures administratives du Vietnam, je lui souhaite de réussir, parce que c'est un projet très ambitieux de réduire les règlementations dans tous les domaines de 30%. On le soutient également, on a une coopération administrative institutionnelle avec une association qui s'appelle Adetef du ministère français de la Finance et de l'Économie, qui a fait la coopération avec le Vietnam, notamment la douane, la Banque d'État, le ministère de la Finance sur la politique d'imposition de taxe.
* Quelles sont les tendances d'investissement et de commerce pour des entreprises françaises ?
Je ne peux prédire, je souhaite fortement qu'elles viennent beaucoup plus nombreuses. C'est pour ça que vous voyez les 22 projets de promotion. C'est vraiment qu'il faut faire venir des gens qui ne sont jamais venus, même en subventionnant l'opération, pour montrer que le Vietnam est un des 20 pays prioritaires pour la France. Et on fait de gros efforts au niveau public pour encourager des entreprises à venir au Vietnam. Je suis sûr qu'on va développer rapidement.
* Pourriez-vous nous parler de la relance des entreprises françaises en activités au Vietnam après la crise financière mondiale ?
Ça va repartir, c'est pas encore très rapide, la relance en Europe est lente, c'est-à-dire on n'est plus en récession, on est en croissance, mais une croissance qui reste fragile. On se regarde en Europe tout chômage, ça s'améliore pas vite. La production industrielle repart, mais pas très vite non plus. En 2009, les entreprises ont souffert en Europe et en France, mais en 2010 la situation n'est pas mieux parce que l'Europe ne fait pas le choix, les entreprises continuent de faire la prospection et puis là, aujourd'hui c'est plus compliqué. Elles doivent réfléchir et choisir avant d'aller découvrir un nouveau marché plutôt d'essayer de conforter leur position sur le marché déjà mûr. Mais l'hôtellerie n'est pas bon marché au Vietnam, plutôt cher, alors il faut venir et revenir, avoir du temps pour rendre connaissance des uns des autres avant d'avoir confiance de s'y installer.
* D'après vous, quelles seront les politiques pour attirer davantage des entreprises françaises ?
Les groupes français s'intéressent à 2 choses. Il y a des entreprises françaises s'orientant de plus en plus vers le secteur des services plutôt que dans l'industrie et dans l'infrastructure et la gestion de l'infrastructure. Là il y a vraiment l'intérêt de venir au Vietnam, mais il faut que le Vietnam arrive à parfaire sa loi sur le partenariat public-privé, pour que des investisseurs français qui sont très forts dans les secteurs du traitement de l'eau, de l'électricité et du transport urbain, puissent venir. En outre, il y a une telle pression démographique, et un tel besoin d'infrastructures que le Vietnam ne peut pas faire par son budget. Alors, s'il faut répondre à la demande, il faudra des investissements étrangers. Le partenariat public-privé permet au public de garder le contrôle et en même temps de faire financer ses infrastructures.
Truong Giang-Dang Huong/CVN