Persévérer dans la lutte pour la justice des victimes de l’agent orange

L'Association des victimes de l'agent orange/dioxine du Vietnam (VAVA) a réaffirmé persévérer dans la lutte pour la justice des vies brisées par la dioxine, alertant l’opinion sur l'ampleur du désastre et l'urgence à mobiliser le monde pour venir en aide à ces victimes.

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"Depuis 2004, la VAVA se bat au nom des victimes pour demander au gouvernement américain et aux compagnies chimiques américaines d’assumer leur responsabilité", a indiqué son président, le général de corps d’armée Nguyên Van Rinh, à l’Agence Vietnamienne d’Information (VNA).

Plus de 4,8 millions de Vietnamiens ont été directement exposés aux herbicides, dont 3 millions en sont victimes à des degrés divers.
Photo : Thúy Hà/CVN

"Bien que cette lutte n’a pas encore remporté la victoire finale, elle a obtenu des résultats initiaux estimables", a-t-il fait savoir, citant le soutien et l’assentiment des peuples du monde, en particuliers ceux des États-Unis et des pays engagés dans la guerre du Vietnam.

"Cette lutte a obtenu que le gouvernement américain a accepté de travailler avec le gouvernement vietnamien au règlement des conséquences de l’agent orange sur l’environnement et l’homme", a déclaré le général de corps d’armée Nguyên Van Rinh.

"Le gouvernement et le Congrès américain ont décidé d’affecter environ 84 millions de dollars pour financer les opérations de décontamination au Vietnam. En outre, les États-Unis débloquent chaque année 5 millions de dollars pour les soins et les investissements de santé en faveur des personnes handicapées vietnamiennes, victimes de l’agent orange".

Entre 1961 et 1971, l'armée américaine a largué sur le Vietnam environ 80 millions de litres d'herbicides toxiques, lesquels contenaient 366 kg de dioxine, l'un des produits toxiques les plus puissants, qui perturbe les fonctions hormonales, immunitaires et reproductives de l'organisme.

Un lourd bilan

Selon la VAVA, plus de 4,8 millions de Vietnamiens ont été directement exposés aux herbicides, dont 3 millions en sont victimes à des degrés divers.

Dans les années 1970, des vétérans américains du Vietnam atteints par l’agent orange avaient engagé aux États-Unis des poursuites judiciaires en réparation pour empoisonnement contre les firmes qui avaient fabriqué l’agent orange.

En 1984, les firmes en accusation ont décidé d’obtenir un règlement à l’amiable en versant 180 millions de dollars à un fonds de compensation des vétérans souffrant de la dioxine.

En janvier 2006, une cour sud-coréenne avait condamné les firmes Dow Chemical et Monsanto à verser 62 millions de dollars d’indemnités à 6.800 vétérans sud-coréens du Vietnam pour les maladies contractées à la suite de leur exposition à ce poison.

En plus de dix ans passés, la VAVA a engagé deux procès contre une bonne trentaine de compagnies chimiques américaines, le premier devant la Cour fédérale américaine de Brooklyn, à New-York, pour réclamer des indemnités pour les vies vietnamiennes brisées.

Une marche pour les victimes de l’agent orange à Hô Chi Minh-Ville.
Photo : Nguyên Dat/CVN

Alors que les Vietnamiens n’ont jamais obtenu gain de cause devant la justice américaine, Trân Tô Nga, une Française d’origine vietnamienne contaminée par la dioxine alors qu’elle était reporter pour l’Agence de la Libération, l’actuelle VNA, a assigné devant le Tribunal de grande instance d’Evry plusieurs multinationales accusées d’avoir produit ce défoliant.

L'assignation, partie de Paris au début de mai dernier, a été délivrée aux 26 compagnies concernées, parmi les lesquelles Monsanto et Dow Chemical. Pour Trân Tô Nga et ses soutiens, elles ne pouvaient ignorer la dangerosité de ces défoliants.

"La marche d’aujourd’hui est une activité lourde de sens politiquement, culturellement et humainement. Cela contribue à sensibiliser la communauté vietnamienne et internationale sur les conséquences de l’agent orange au Vietnam. Il s’agit de tendre la main aux victimes de ce produit chimique et d’exprimer le très vif soutien de tous dans la lutte pour la justice des victimes vietnamiennes, mais aussi du reste du monde", a déclaré le général de corps d’armée Nguyên Van Rinh.

"Tous les Vietnamiens se tiennent aux côtés de Mme Trân Tô Nga dans son procès contre ces 26 firmes américaines responsables de la production et de l’approvisionnement de l’armée américaine en agent orange durant la guerre du Vietnam. On remercie également le Tribunal de Grande Instance d’Évry et les avocats de la plaignante du Bureau "Bourdon & Forestier" pour leur impartialité et leur responsabilité pour la justice et l’humanité", a-t-il conclu.

VNA/CVN

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