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Une infirmière s'occupe de patients souffrant de choléra à Harare, le 11 septembre. |
Depuis le début de l'épidémie en septembre, "le nombre de morts est de 25", a déclaré le ministre de la Santé, Obadiah Moyo, à la presse. "Le nombre de cas a augmenté de 600 pour atteindre 3.766". La situation est compliquée par la résistance à deux antibiotiques, ainsi qu'au manque de médicaments, de fluides intraveineux et de vêtements de protection, selon un rapport conjoint du ministère zimbabwéen de la Santé et de l'OMS, qui dénonce des égouts bouchés et un approvisionnement en eau "erratique".
"Des médicaments appropriés devraient être achetés d'urgence une fois que les raisons de la résistance (aux médicaments) ont été établies", souligne le rapport. Dans un communiqué distinct publié jeudi 13 septembre, l'OMS a souligné que l'épidémie "se propageait rapidement à Harare", qui compte plus de 2 millions d'habitants. "Quand le choléra frappe une métropole comme Harare, on doit travailler rapidement pour stopper la maladie avant qu'elle n'échappe à tout contrôle", a déclaré le directeur régional de l'OMS pour l'Afrique, Matshidiso Moeti.
Selon l'OMS, des cas de choléra ont été confirmés dans six des dix provinces du Zimbabwe, dont Harare. Parti du quartier de Glen View dans la capitale, le choléra s'est rapidement propagé à d'autres secteurs de Harare, contraignant les autorités à décréter un état d'urgence sanitaire. Les rassemblements publics dans la capitale ont été interdits, une décision qui intervient alors que le principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), doit réunir samedi ses partisans pour symboliquement investir son chef, Nelson Chamisa, comme président "légitime" du pays.
Le chef de l'État sortant, Emmerson Mnangagwa, avait été déclaré vainqueur de l'élection présidentielle du 30 juillet mais M. Chamisa, son principal rival, a dénoncé des fraudes massives. Le choléra est "une excuse" pour interdire le rassemblement de samedi, a estimé jeudi 13 septembre le MDC. En raison de l'épidémie, l'université du Zimbabwe à Harare, la plus grande du pays, a annoncé le report de la cérémonie de remise des diplômes prévue vendredi 14 septembre.
Les épidémies de choléra sont fréquentes au Zimbabwe, où les systèmes de distribution et d'assainissement des eaux sont souvent déficients. En 2008, au moins 4.000 personnes étaient mortes du choléra au Zimbabwe. L'épidémie avait éclaté en pleine crise économique, qui avait forcé de nombreux hôpitaux publics à fermer faute de médicaments et de membres du personnel, partis à l'étranger. Le président Mnangagwa, qui a succédé en novembre 2017 à Robert Mugabe, resté au pouvoir pendant près de quatre décennies, a promis de relancer l'économie moribonde et d'améliorer les services publics.
AFP/VNA/CVN