Pénurie de carburant et embouteillages entravent l'exode de Floride

Avec le Sud de la Floride dans le viseur de l'ouragan Irma, les autorités de cet État du Sud-Est américain ont ordonné jeudi 7 septembre l'évacuation de plusieurs centaines de milliers d'habitants, mais craignent que pénuries de carburant et embouteillages n'entravent cet exode.

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Pompe à essence fermée à Miami dans le Sud de Floride proche de l'ouragan Irma, le 7 septembre.

L'ouragan de catégorie 5 -la maximale- doit atteindre tard samedi soir 9 septembre la pointe Sud de la Floride.

Mais Rick Scott, le gouverneur de Floride où vivent plus de 20 millions de personnes, a mis en garde ses administrés sur les deux côtes de la péninsule, car l'envergure d'Irma est immense et sa trajectoire peut se décaler.

L'objectif est d'éviter des pertes humaines importantes sur le chapelet de petites îles des Keys - seulement 1 à 1,5 mètre au-dessus du niveau de la mer- et sur le littoral de Floride. Ce pourrait être la plus importante évacuation depuis la fuite de 3,7 millions de personnes au Texas et en Louisiane devant l'ouragan Rita en 2005.

Déjà 31.000 personnes ont quitté les Keys et plusieurs dizaines de milliers de personnes sur la côte sud-est devraient bientôt être obligées d'évacuer.

Environ 150.000 habitants de Miami Beach et d'îles au large de Miami ont également été appelées à partir. Et des occupants de mobile homes dans le comté de Pinellas, sur la côte ouest près de Tampa, ont reçu l'ordre de se réfugier dès vendredi matin 8 septembre en terrain élevé.

Un homme fait des réserves d'essence à Miami (dans le Sud de Floride) proche de l'ouragan Irma, le 7 septembre.

"Regardez la taille de cette tempête. Elle est énorme. Elle est plus large que la totalité de notre État", a relevé Rick Scott lors d'une conférence de presse, prévenant que le niveau de la mer allait gonfler de trois mètres.

"Peu importe sur quelle côte vous habitez, soyez prêts à évacuer", a-t-il ajouté, rappelant l'ouverture de refuges. "Nous ne pourrons pas vous sauver une fois que l'ouragan aura commencé".

Les zones proches du littoral atlantique, en particulier dans le comté de Miami-Dade qui compte 2,7 millions d'habitants, faisaient l'objet d'un ordre d'évacuation obligatoire.

L'État voisin de Géorgie a ordonné l'évacuation obligatoire, à partir de samedi 2 septembre, de la ville de Savannah et de zones côtières, soit plus de 300.000 personnes.

Le président américain Donald Trump a exprimé sa "vive inquiétude". "La Floride est aussi bien préparée que possible, maintenant il reste juste à savoir ce qui va se passer", a-t-il relevé.

Disputes de carburant

Des habitants tentent de se procurer de l'essence à Miami, le 7 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais la seule façon d'évacuer les régions menacées en Floride, c'est d'aller vers le Nord de la péninsule et de nombreux automobilistes se heurtaient déjà jeudi matin 7 septembre à des stations-services fermées, leurs cuves étant vides.

De longues files de véhicules s'étiraient devant celles encore ouvertes, allant parfois jusqu'à empiéter sur les voies de circulation. Causant des embouteillages.

"Les gens flippent", a relevé Yasmine Herrera, une coiffeuse de Miami, disant avoir assisté à un échange tendu entre deux conducteurs voulant chacun faire le plein après elle. L'un a finalement renoncé mais, selon elle, des bagarres ont éclaté.

Le gouverneur a reconnu des "problèmes" de carburant et a demandé à la Maison Blanche et à l'Agence de gestion des situations d'urgence (Fema) d'autoriser autant d'approvisionnement que possible. Il a également requis auprès des forces de l'ordre des escortes pour ces acheminements.

La circulation était très chargée sur les axes routiers en direction du Nord : il n'y a qu'une route principale pour sortir des Keys et des goulots d'étranglement autour des grandes villes.

"Partez maintenant. Les routes vont empirer plus vous attendez", a prévenu M. Scott, qui multiplie les interventions et les tweets.

La police et la Garde nationale sont mobilisées pour faciliter la circulation, le gouverneur soulignant qu'il serait toujours possible de permettre aux automobilistes de conduire sur les bas-côtés si nécessaire.

"Mais nous n'en sommes pas encore là", a relevé M. Scott.

Selon lui, le producteur d'électricité Florida Power and Light (FPL) va mettre à l'arrêt "à un certain moment" son usine de Turkey Point, qui abrite deux réacteurs nucléaires.

Dans un email envoyé à ses clients, FPL a relevé que la taille et la puissance d'Irma laissaient présager que "la plupart de la Floride pourrait être affectée par cette tempête majeure, provoquant d'importantes coupures d'électricité".

"Nous nous préparons à la possibilité d'avoir à reconstruire notre infrastructure électrique dans les régions les plus touchées", a averti le producteur.

AFP/VNA/CVN

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