Pedro Sánchez en passe d'être reconduit à la tête d'une Espagne divisée

Pedro Sánchez va obtenir jeudi 16 novembre la confiance des députés espagnols pour rester à la tête d'un pays profondément divisé face à sa décision de concéder une loi d'amnistie aux indépendantistes catalans en échange de leur soutien.

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Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez au Congrès, le 15 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au pouvoir depuis 2018, le socialiste est assuré d'obtenir 179 voix lors d'un vote prévu dans la journée, un nombre supérieur à la majorité absolue fixée à 176.

Une fois investi par les députés, M. Sánchez pourra former dans les jours à venir un nouveau gouvernement avec ses alliés de la coalition d'extrême gauche Sumar, mettant fin à près de quatre mois de blocage depuis les élections législatives du 23 juillet.

Arrivé deuxième de ce scrutin derrière son rival conservateur Alberto Núñez Feijóo, le Premier ministre a dû négocier tous azimuts ces dernières semaines pour sceller des accords avec plusieurs formations régionalistes, dont le soutien s'avère crucial faute de majorité claire au Parlement.

L'indépendantiste catalan Carles Puigdemont, le 9 novembre à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

Il a en particulier dû discuter avec le parti de l'indépendantiste catalan Carles Puigdemont, installé en Belgique depuis six ans pour échapper aux poursuites judiciaires lancées à son encontre pour avoir mené la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.

Acceptant, après d'intenses tractations, de soutenir la reconduction de M. Sánchez, M. Puigdemont a obtenu des socialistes l'adoption prochaine d'une loi d'amnistie pour des centaines d'indépendantistes poursuivis par la justice, qui lui permettra de revenir en Espagne.

"Refermer les blessures"

Exposant aux députés les priorités de son nouveau mandat, Pedro Sánchez a défendu mercredi 15 novembre la nécessité et la constitutionnalité de cette mesure, à laquelle il était pourtant opposé par le passé.

Cette amnistie est nécessaire pour "refermer les blessures" ouvertes par la crise de 2017, a déclaré le Premier ministre, en assurant vouloir garantir "l'unité de l'Espagne par la voie du dialogue et du pardon".

Le chef du Parti populaire Alberto Nunez Feijoo au Congrès, le 15 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le Parti Populaire (PP) de M. Feijóo accuse le socialiste de l'avoir concédée dans le seul but de se maintenir coûte que coûte au pouvoir et agite le risque que l'Espagne se retrouve dans le viseur de l'UE, à l'instar de la Hongrie ou de la Pologne, en raison de l'atteinte à l'État de droit que constitue, selon lui, cette proposition de loi.

Rejetée, selon plusieurs sondages, par une majorité des Espagnols, cette amnistie a fait descendre dans la rue des centaines de milliers de personnes dimanche, à l'appel du PP. Une nouvelle mobilisation, à laquelle participeront les dirigeants du PP et du parti d'extrême droite Vox, est prévue samedi 18 novembre à Madrid.

AFP/VNA/CVN

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