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Le conflit entre Israël et le Hamas s'est invité dès le premier bain de foule à Berne. "Cessez-le-feu à Gaza M. Macron, on compte sur vous !", lance un jeune homme.
Le président français Emmanuel Macron a appelé à "préserver la paix et la démocratie jamais acquises" lors de sa visite d'État en Suisse le 15 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"On ne peut pas le faire tout seul, mais c'est clair", répond le chef de l'État, reçu chaleureusement par les badauds dans la capitale helvétique.
Pour sa première visite d'État dans le pays alpin - qui incarne la neutralité -, le président français s'est félicité du choix de Berne de condamner sans tarder le conflit entre l'Ukraine et la Russie et l'adoption de toutes les sanctions économiques imposées à Moscou par l'Union européenne.
Mais, a-t-il prévenu : "Nous devons maintenant aller plus loin, chacun selon ses moyens" pour éviter que la Russie ne puisse contourner ces mesures punitives.
L'Europe
Il n'a pas perdu de temps pour aborder un sujet difficile pour les Suisses : le rapport à l'Union européenne.
"Il nous faut redéfinir une relation fondée sur une forte volonté politique entre la Suisse et l’Union européenne", car "l’Union européenne a besoin de la Suisse et la Suisse, je le crois profondément, a besoin de l’Union européenne", a argumenté Emmanuel Macron, au Palais fédéral.
Le président suisse Alain Berset a tissé un lien d'amitié avec Emmanuel Macron au plus fort de la pandémie de COVID-19. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le gouvernement suisse vient d'annoncer qu'un mandat de négociation avec l'UE serait prêt en décembre.
La Confédération semble donc en passe de renouer avec les Vingt-Sept, deux ans après avoir choqué Bruxelles en décidant brutalement de mettre fin à de longues années de pourparlers.
M. Macron s'est dit désireux que les discussions avec la Commission européenne - qui a le soutien de la France - "puissent continuer d’avancer."
Visite d'État
Le président français et son épouse Brigitte Macron, arrivés en début d'après-midi à Berne, ont droit aux égards réservés aux hôtes les plus importants.
Honneurs militaires, rencontre avec les sept membres du Conseil fédéral, discours au Palais fédéral et dîner de gala marquent la première journée.
Alain Berset, qui terminera à la fin de l'année la présidence tournante de la confédération helvétique avant de dire adieu au Conseil fédéral, a tissé un lien d'amitié avec Emmanuel Macron au plus fort de la pandémie de COVID-19 et les deux hommes se tutoient.
Outre François Hollande, seuls Jacques Chirac en 1998, François Mitterrand en 1983 et Armand Fallières en 1910 avaient fait ce déplacement.
"Chers amis français n'en doutez point, vous serez toujours les bienvenus en Helvétie", a lancé Alain Berset dans son discours de bienvenue.
La visite marque un retour à la normale entre Berne et Paris.
En 2022, la Suisse avait fortement irrité la France en préférant le F-35 américain au Rafale français pour moderniser son armée de l'air, un contrat de plus de 6 milliards d'euros.
Start-up et science
CERN, le laboratoire européen pour la recherche nucléaire et la physique des particules. |
Photo : Pixabay/CVN |
Jeudi 16 novembre, la seconde et dernière journée de la visite sera beaucoup moins protocolaire mais toujours placée sous le signe de l'Europe.
Emmanuel Macron ira visiter la Fondation Jean Monnet pour l'Europe à Lausanne avant de rencontrer des étudiants pour parler des "grands enjeux sociétaux" de l'Union européenne. Il a aussi accepté de répondre aux questions du public.
L'économie sera aussi à l'agenda, les deux pays étant d'importants partenaires commerciaux, et la Suisse le troisième investisseur en France.
Après une rencontre avec des responsables économiques à Lausanne, celui qui est parfois décrit en président de la "Start-up nation" prendra un train spécial pour rallier Genève en compagnie de dirigeants de jeunes pousses.
Le voyage se conclura sur une note de sciences fondamentales avec la visite du CERN, le laboratoire européen pour la recherche nucléaire et la physique des particules, à cheval sur la frontière franco-suisse.
L'occasion d'évoquer le projet pharaonique de Futur Collisionneur Circulaire. Un accélérateur de particules de 100 km de circonférence, qui ne fait pas l'unanimité au sein de la communauté scientifique mais qui aux yeux de ses défenseurs doit permettre la recherche d'une nouvelle physique.
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