Énergie : il faut "tempérer la logique de marché" en Europe, estime Bruno Le Maire

Malgré le scepticisme d'autres États, la France veut toujours réformer le marché européen de l'électricité, a insisté le ministre de l'Économie Bruno Le Maire dans un entretien à l'AFP, défendant la nécessité de "tempérer la logique de marché" pour le consommateur final.

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Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire à l'Élysée, le 3 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Il y a une nécessité à agir pour protéger les consommateurs" d'une hausse des prix qui sera "durable", a souligné le ministre, qui présente lundi 8 novembre à ses homologues européens les propositions concrètes françaises, lors d'une réunion de l'Eurogroupe.
La semaine passée, lors d'un sommet européen extraordinaire sur l'énergie à Luxembourg organisé dans le contexte de la flambée des prix, l'idée française d'une réforme du marché de l'électricité avait été accueillie fraîchement par les ministres européens de l'
Énergie.
Onze pays (Allemagne, Autriche, Luxembourg, Danemark, Estonie, Finlande, Irlande, Lettonie, Pays-Bas, Belgique, Suède) s'étaient ainsi positionnés contre toute réforme, jugeant que la crise actuelle dépend de "facteurs mondiaux" conjoncturels.
La Commission européenne avait, elle, jugé "efficace" le système actuel dit de "tarification marginale", où le prix de la dernière unité de production d'électricité qui démarre en Europe (souvent une centrale à gaz) fixe le prix de marché, estimant qu'il encourage le développement des renouvelables, au coût de production faible.
Si la France "ne veut pas revenir" sur le fonctionnement du marché de gros, entend rassurer Bruno Le Maire, elle souhaite aménager le marché de détail pour les particuliers et les entreprises.
La France propose trois mesures, dont la première porte sur la création d'un mécanisme de "stabilisateur automatique" du prix de l'électricité, qui "permette de transférer les gains" que peut faire un producteur lorsque le prix l'énergie est élevé sur le marché vers le fournisseur, puis que le fournisseur "répercute ensuite ces gains vers le consommateur, particulier ou entreprise", explique le ministre.
La France soutient également la mise en place de contrats de long terme bas carbone pour les entreprises, et l'obligation d'offrir aux consommateurs une offre à prix stable.

AFP/VNA/CVN

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