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Sous le feu des critiques après l'annonce d'une modification de ses conditions d'utilisation, WhatsApp a décidé de décaler de trois mois l'application de ses nouvelles conditions d'utilisation. |
La semaine dernière, WhatsApp avait demandé à ses quelque deux milliards d'utilisateurs d'accepter de nouvelles conditions avant le 8 février sous peine de ne plus pouvoir accéder à leur compte.
Cette décision a été interprétée par de nombreux détracteurs comme une tentative de la plateforme de partager davantage de données avec la maison mère, Facebook, qui a racheté WhatsApp en 2014.
Vendredi 15 janvier, la compagnie a tenu à assurer que la mise à jour ne "renforcerait pas notre capacité à partager des données avec Facebook", mais était avant tout destinée à aider des entreprises à mieux communiquer avec leurs clients via la plateforme.
L'application souhaite notamment permettre aux annonceurs de vendre directement leurs produits sur WhatsApp, comme c'est déjà le cas en Inde, son plus grand marché avec quelque 400 millions d'utilisateurs.
Les conversations WhatsApp continueront d'être protégées de bout en bout et ni Facebook ni WhatsApp n'auront la possibilité de voir ces messages privés, assure-t-elle.
L'annonce de la mise à jour la semaine dernière avait semé la panique et provoqué la colère de nombreux utilisateurs, qui s'alarmaient de l'abandon des valeurs fondatrices de WhatsApp. L'application a notamment bâti sa réputation sur la protection des données.
La plateforme avait tenté de calmer l'incendie à coups d'annonces rassurantes et de campagnes publicitaires, mais des services concurrents, comme Signal et Telegram, ont profité de la confusion et vu leurs téléchargements s'envoler.
Le fantasque patron de Tesla, Elon Musk, avait même incité ses abonnés sur Twitter à utiliser Signal, considérée comme l'une des applications les plus sécurisées du marché.
Vendredi après-midi, Signal a reconnu sur Twitter rencontrer des "difficultés techniques" face à l'afflux de nouveaux utilisateurs, comme cela s'est déjà produit plus tôt dans la semaine.
Critiques turques et italiennes
De son côté, l'Autorité de la concurrence en Turquie a annoncé lundi 11 janvier l'ouverture d'une enquête contre WhatsApp et Facebook, réclamant la suspension de la mise à jour.
Les autorités du pays ont exhorté ces derniers jours les citoyens à privilégier l'utilisation d'une application de messagerie locale, BiP, développée par l'opérateur de téléphonie mobile Turkcell.
En Italie, l'Autorité de la protection des données a jugé que WhatsApp n'avait pas clairement communiqué la nature des modifications à ses clients.
"Les conditions d'utilisation et les nouvelles mesures sur la vie privée ne permettent pas aux utilisateurs de comprendre quels changements sont introduits et quel sera concrètement le traitement des données après le 8 février", a estimé jeudi l'institution italienne.