Paris - Roubaix : cinq choses à savoir sur l'Enfer du Nord

Favoris et prétendants se pressent dimanche 9 avril aux portes de l'Enfer pour tenter de remporter l'une des plus grandes et des plus vieilles classiques du monde avec Paris - Roubaix, qui fête sa 120e édition, sur les pavés du nord.

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Une vue de la trouée d'Arenberg, secteur pavé mythique de Paris - Roubaix, le 4 avril, à quelques jours de l'édition.
Photo : AFP/VNA/CVN

Van Aert-Van der Poel, le match continue

Rivaux depuis l'enfance, le Belge Wout Van Aert et le Néerlandais Mathieu van der Poel poursuivent leur duel sur un Monument qu'aucun des deux n'a encore réussi à dompter. En l'absence de Tadej Pogacar et des grimpeurs, échaudés par la perspective de devoir se coltiner plus de 50 km de pavés rebelles, ils sont les deux grands favoris.

Sur le papier, la course convient légèrement mieux à Van Aert, rouleur fantastique, qu'à Van der Poel, plus à l'aise dans les monts flandriens. Mais le Belge, deuxième en 2022, n'arrive, selon ses dires, pas dans les meilleures conditions, légèrement touché au genou gauche et aux côtes.

Van der Poel, troisième en 2021, respire, lui, la sérénité. En revanche, son équipe est incontestablement moins bien outillée que celle de son rival qui peut compter non seulement sur le Français Christophe Laporte, en lévitation ces dernières semaines, mais aussi le vainqueur sortant Dylan van Baarle, chipé à Ineos pendant l'intersaison.

Derrière le duo infernal, plusieurs ambitieux

Paris-Roubaix est la plus imprévisible des classiques, tellement les aléas de la course (chutes, crevaisons, problèmes de matériel, ...) sont nombreux. Cette donnée aiguise l'appétit de rouleurs charpentés comme l'Italien Filippo Ganna et le Suisse Stefan Küng.

Le duo Wout van Aert (gauche) - Mathieu van der Poel à la lutte sur la course E3 Classic, le 24 mars dans la région d'Harelbeke. Photo : AFP/VNA/CVN

Le premier, vainqueur à Roubaix en espoirs en 2016, a préparé son affaire comme jamais, faisant l'impasse sur le Tour des Flandres, après sa deuxième place à Milan-Sanremo.

Küng a, comme Ganna, longtemps peiné sur Paris-Roubaix avant de décrocher une troisième place l'an dernier qui l'encourage à viser plus haut dimanche.

Parmi les autres outsiders figurent les Danois Kasper Asgreen et Mads Pedersen ainsi que Christophe Laporte, meilleure chance française, vingt-six ans après le dernier vainqueur tricolore, Frédéric Guesdon, en 1997.

Sur les pavés, la boue

Mardi 4 avril, les organisateurs tablaient sur des conditions optimales. Mais depuis, il a beaucoup plu et les pavés restaient samedi 8 avril recouverts de boue par endroits. "Il y a beaucoup de boue, beaucoup de terre et des pavés qui sont mouillés. J'espère que ça va s'améliorer d'ici dimanche, sinon ce sera dangereux", a rapporté Stefan Küng vendredi 7 avril.

Les reconnaissances des équipes se sont déroulées dans des conditions éprouvantes et périlleuses. Mercredi 5 avril, l'Italienne Vittoria Guazzini (FDJ-Suez) a même été victime d'une fracture du bassin après une lourde chute.

Si le temps est annoncé sec pour ce week-end, avec même de belles éclaircies dimanche, et qu'on devrait donc échapper aux conditions épouvantables de l'édition 2021, les pavés auront du mal à sécher dans certains secteurs, ce qui promet une course très animée.

Un petit coup de pression

Après la fourche hydraulique, le vélo sans tige de selle et d'autres trouvailles, une nouvelle innovation arrive sur Paris-Roubaix avec un système intégré pour ajuster la pression des pneus en pleine course.

Deux équipes, Jumbo-Visma et DSM, ont indiqué que certains de leurs coureurs (Dylan van Baarle, Christophe Laporte et Edoardo Affini pour Jumbo) allaient utiliser pour la première fois en course cet outil révolutionnaire qui doit permettre de répondre au défi posé par l'alternance de routes bitumées et de secteurs pavés (54,5 sur 256,6 km).

Le parcours du Paris-Roubaix 2023 du dimanche 9 avril, la 120e édition de la course cycliste. Photo : AFP/VNA/CVN

Au moyen d'une commande au guidon sans fil, le coureur pourra légèrement dégonfler ses boyaux au moment du passage des pavés. Avant de les regonfler en retrouvant le bitume grâce à des réservoirs placés dans les moyeux et des valves mécaniques.

Il y a cinq ans, le drame Goolaerts

Il y a cinq ans, le 8 avril 2018, le jeune coureur belge Michael Goolaerts, 23 ans, était retrouvé inanimé sur le deuxième des vingt-neuf secteurs pavés, près de Viesly. Héliporté vers un hôpital de Lille, il est décédé dans la soirée. L'autopsie a confirmé l'hypothèse du malaise cardiaque qui a provoqué sa chute.

Une stèle a été édifiée à l'endroit et le secteur a été rebaptisé à son nom.

Wout Van Aert a été particulièrement touché par le drame de son ami avec qui il courait alors dans l'équipe Vérandas Willems.

Depuis, il rêve de "gagner pour lui" à Roubaix, assure leur ancien directeur sportif Michiel Elijzen. "Sa disparition l'a profondément marqué. Chacun compose avec ce type d'événement à sa façon, mais je suis convaincu que pour Wout, il s'agit d'une source de motivation supplémentaire", a-t-il déclaré au journal La Dernière Heure.

AFP/VNA/CVN



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