Paris : le stationnement gratuit des deux-roues, c'est fini

Le 1er septembre passe mal pour les conducteurs de deux-roues thermiques : à partir de jeudi 1er septembre, ils devront payer pour stationner leur véhicule à Paris ; une mesure qui "répond à des enjeux climatiques et de santé publique" selon la ville.

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À partir du 1er septembre,
Photo : AFP/VNA/CVN

"C'est une catastrophe", s'insurge Sébastien Mazelier, agent dans le domaine de la sureté se déplaçant en scooter sur ses différents lieux d'intervention. "On s'est renseigné, les sociétés de sécurité n'ont pas le droit d'avoir de stationnement professionnel. On fait des journées entre 8 et 12 heures, à 3 euros de l'heure le stationnement, ça va nous coûter en moyenne 500 euros par mois".

Dès jeudi 1er septembre, les deux-roues motorisés (2RM) thermiques seront dans l'obligation de payer leur stationnement sur des emplacements matérialisés alors que la gratuité sera appliquée pour les deux-roues électriques. Les résidents parisiens peuvent bénéficier d'un tarif préférentiel (applicable dans leur zone d'habitation) et des pass professionnels sont attribués. Une inscription sur une plateforme en ligne est nécessaire.

Deux mois après la mise en place de ce service d'enregistrement, environ 10.250 demandes ont été satisfaites. "Le nombre de stationnements résidentiels accordés est de 6.080, le nombre de droits professionnels est de 2.419 et il est de 1.667 pour les 2RM électriques et de 80 pour les 2RM handicap", a détaillé mardi matin 30 août auprès de l'AFP David Belliard, l'adjoint (EELV) aux mobilités et à la transformation de l'espace public, conscient de l'impopularité de la mesure, appliquée après des années de débat.

"C'est une mesure qui fait polémique, plein de gens ne sont pas contents. Mais il y aussi plein de gens qui attendent cette mesure. On est dans un régime d’exemption pour des engins qui prennent de la place sur l’espace public, qui font du bruit, et qui polluent", défend David Belliard, qui voudrait transformer "la manière qu'on a de se déplacer en ville".

"La grande majorité des gens qui viennent travailler aujourd'hui le font en transports en commun. On estime à 100.000 le nombre de scooters et motos transitant à Paris. Nous souhaitons favoriser la migration vers d’autres mobilités", met en avant l'adjoint à la maire.

"C'est du vol"

Au cœur de Paris, dans le 3e arrondissement, Yoni Lugassy gère un magasin franchisé pour une grande marque de 2RM thermiques ouverte en 2010 et qui vend environ 600 deux-roues motorisés en moyenne par an. Depuis le début de l'année, il a vu ses ventes baisser de 20%, explique-t-il.

"Il y a beaucoup de gens qui se séparent du 2 roues. Déjà avec le télétravail, ils se servent moins du scooter et la mesure du stationnement payant les a encore plus freinés. Une partie d'entre eux veut des scooters électriques", constate le commerçant, qui a ouvert il y a quatre ans une autre boutique dédiée uniquement aux deux-roues électriques.

"Aujourd'hui, ça cartonne ! Les gens achètent, non pas pour polluer moins mais juste pour ne pas payer le stationnement. La semaine dernière, on a vendu une soixantaine de deux-roues électriques", relève-t-il.

Travailleur intermittent à Paris mais habitant à 45 km de la capitale, Romain Lagrost aurait bien aimé acheter une moto électrique mais il n'en a "pas les moyens". "J'ai acheté ma moto neuve 8.000 euros, une neuve électrique c'est 20.000 euros", peste ce Francilien, qui ne refuse pas de payer un stationnement mais "pas à ces prix-là".

"C'est la moitié du prix du stationnement d'une voiture et on met quatre motos sur un emplacement auto. Là, c'est du vol !", lance-t-il.

Dans le centre de la capitale, le stationnement coûte 3 euros de l'heure contre 2 euros dans les arrondissements extérieurs. Pour les résidents, la carte annuelle vaut 22,50 euros par an, auxquels s'ajoutent 0,75 euro par jour de stationnement.

Face à ces mesures, la Fédération des motards en colère (FFMC) annonce poursuivre sa "résistance". "On est toujours contre le stationnement payant, on va continuer à se mobiliser", affirme son délégué Ile-de-France Jean-Marc Belotti, dont le bureau doit décider des actions à mener.

"Cette mesure est essentielle. C'est douloureux, je le comprends, mais je pense que c'est vraiment juste, ça répond à des enjeux climatiques et de santé publique. Personne ne reviendra dessus", prévient David Belliard.

AFP/VNA/CVN

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