Pakistan
Les efforts s'accentuent pour venir en aide aux victimes des inondations

Les efforts s'accentuent mardi 30 août pour venir en aide aux dizaines de millions de Pakistanais affectés par les pluies de mousson tombées sans répit depuis juin, qui ont submergé un tiers du pays et causé la mort de plus de 1.100 personnes.

>>Un tiers du Pakistan "sous les eaux", plus de 1.130 morts

>>Pluies au Pakistan : plus de 1.000 morts, le Sud se prépare à un nouveau déluge

>>Pakistan : plus de 1.000 morts dans les pluies de mousson

Des habitants bloqués par les inondations attendent de l'aide à Dera Ghazi Khan, dans la province du Punjab, le 29 août au Pakistan.
Photo : AFP/VNA/CVN

Plus de 10 milliards d'USD seront nécessaires pour réparer les dégâts et reconstruire les infrastructures endommagées par les inondations, a indiqué mardi 30 août le ministre de la Planification et du Développement, Ahsan Iqbal. "Des dégâts massifs ont été causés aux infrastructures, en particulier dans les secteurs des télécommunications, des routes, de l'agriculture et des moyens de subsistance", a-t-il souligné.

Ces pluies, "sans précédent depuis 30 ans" selon le Premier ministre, Shehbaz Sharif, ont détruit ou gravement endommagé plus d'un million d'habitations et dévasté de larges pans de terres agricoles essentielles à l'économie du pays. Les autorités et les organisations humanitaires éprouvent des difficultés à accélérer l'acheminement de l'aide aux plus de 33 millions de personnes, soit un Pakistanais sur sept, touchées par les inondations.

La tâche est difficile, car les flots ont emporté nombre de routes et ponts, coupant totalement certaines régions de l'extérieur. Dans le sud et l'ouest, il n'existe presque plus d'endroit sec et les déplacés doivent s'entasser sur de grandes routes ou des voies ferrées situées en hauteur pour échapper aux plaines inondées.

Et dans les zones montagneuses septentrionales, les autorités tentent toujours d'atteindre des villages isolés, ce qui pourrait encore alourdir le bilan de 1.136 morts depuis le début de la mousson en juin. "Nous n'avons même pas d'endroit pour préparer à manger. Nous avons besoin d'aide", a témoigné lundi 29 août Rimsha Bibi, une écolière à Dera Ghazi Khan, dans le centre du Pakistan.

"Un grand océan"

La mousson, qui dure habituellement de juin à septembre, est essentielle à l'irrigation des plantations et à la reconstitution des ressources en eau du sous-continent indien. Mais elle apporte aussi chaque année son lot de drames et de destructions.

Les responsables pakistanais attribuent ces intempéries dévastatrices au changement climatique, affirmant que leur pays subit les conséquences de pratiques environnementales irresponsables ailleurs dans le monde.

"Voir la dévastation sur le terrain est vraiment ahurissant", a déclaré lundi 29 août la ministre du Changement climatique, Sherry Rehman, évoquant une "crise aux proportions inimaginables". "Littéralement un tiers du Pakistan est sous les eaux actuellement, ce qui dépasse toute limite, toute norme constatée par le passé", même lors des inondations de 2010 quand 2.000 personnes avaient été tuées et près d'un cinquième du pays submergé par les pluies de mousson, a-t-elle expliqué.

"Quand nous envoyons des pompes à eau, ils nous demandent d'où pomper. Tout n'est qu'un grand océan, il n'y a pas d'endroit sec d'où pomper l'eau. C'est devenu une crise de proportions inimaginables", a-t-elle ajouté.

Carte et images satellite montrant les dégâts causés par les inondations au Pakistan.
Photo : AFP/VNA/CVN

La province du Sind, dans le sud du pays, est un horizon sans fin d'eau et le principal fleuve du pays, l'Indus, alimenté par d'innombrables cours d'eau venus du Nord, menace de sortir de son lit. Le Pakistan a reçu deux fois plus de précipitations qu'habituellement, selon le service météorologique. Dans les provinces du sud (Baloutchistan et Sind), les plus touchées, les pluies ont été plus de quatre fois supérieures à la moyenne des trente dernières années.

Camps de fortune

Ces inondations surviennent au pire moment pour le Pakistan, qui avait déjà sollicité l'aide internationale pour aider son économie en crise. Le gouvernement a décrété l'état d'urgence et appelé la communauté internationale à le soutenir. Les premiers avions apportant de l'aide humanitaire sont arrivés dimanche 28 août de Turquie ou des Émirats arabes unis. D'autres pays, dont le Canada, l'Australie et le Japon ont aussi promis d'apporter leur aide.

Le Fonds monétaire international (FMI) a donné lundi 29 août son accord à la reprise d'un programme de soutien financier, négocié de longue date et essentiel pour le pays, et annoncé le déblocage d'une enveloppe d'1,1 milliard d’USD. Les prix des aliments de base montent en flèche et des problèmes d'approvisionnement se font déjà sentir dans les provinces du Sind et du Pendjab.

Des camps de fortune sont apparus un peu partout au Pakistan - dans des écoles, sur des autoroutes, sur des bases militaires, notamment - pour accueillir les personnes déplacées par les intempéries. À Nowshera, dans la province du Khyber Pakhtunkhwa (Nord-Ouest), un collège technique a été transformé en abri pour quelque 2.500 personnes, qui peinent à trouver nourriture et eau.

"Je n'ai jamais pensé que j'aurais un jour à vivre ainsi", a déclaré Malang Jan, 60 ans, dont la maison a été engloutie par les eaux. "Nous avons perdu notre paradis et maintenant nous sommes forcés à vivre une vie de misère."


AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top