Paris 2024 : dans toute la France, on retrousse ses manches pour avoir "un bout" des JO

Paris-2024 et la promesse des "jeux de toute la France" met en ébullition les communes, comme à Niort et Parthenay, aux portes du marais poitevin, qui espèrent elles aussi avoir "un bout" des Jeux olympiques en devenant base arrière pour les athlètes étrangers.

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La cérémonie de présentation du logo de Paris 2024, au Grand Rex à Paris, le 21 octobre. 

Des "stars de l'athlétisme" sur la piste du stade de l'Enjeu, à Parthenay ? "On est assez lucide, elles préfèrent les projecteurs, mais on peut faire plaisir à bien d'autres équipes tout autant méritantes", assure Patrick Devaud, adjoint aux sports de cette ville de 10.300 habitants, conscient qu'elle fait moins rêver que Tahiti, dont les vagues accueilleront les surfers de Paris-2024.

Depuis le 30 novembre, des centaines de collectivités françaises comme Parthenay se disputent le titre de "centre de préparation des jeux" (CPJ) décerné par le comité d'organisation des Jeux olympiques (Cojo), qui souhaite que Paris-2024 soit aussi les "jeux de toute la France".

Objectif : figurer dans le catalogue que le Cojo remettra au Comité international olympique (CIO) lors des JO de Tokyo l'été prochain. Cet éventail de sites, probablement des centaines, sera accessible à tous les pays, dans tous les sports, comme potentielles "bases arrières", ces sas d'acclimatation permettant aux athlètes olympiques et paralympiques d'absorber le décalage horaire et de s'entraîner.

"C'est très intéressant pour des délégations étrangères qui n'ont pas toujours de gros moyens ou qui veulent être au calme. Et nous ne sommes qu'à deux heures de Paris en TGV", plaide Patrick Machet, président du Comité départemental olympique et sportif (Cdos) des Deux-Sèvres.

Dans le département, cinq collectivités sont lancées dans une bataille d'image, conscientes qu'il faudra jouer des coudes face aux candidatures des métropoles.

Leurs arguments ? Un stade "complètement neuf", "accessible aux handicapés", à Parthenay, candidate sur l'athlétisme et le tir sportif. Sa voisine, Bressuire, 19.400 habitants, vise le cyclisme et le tennis, s'appuyant sur son vélodrome, l'un des quatorze en France, et l'organisation d'un tournoi ATP.

L'agglomération de Niort est candidate avec une dizaine de sites (football, athlétisme, équitation...) dont une piscine en cours de réhabilitation et son mur d'escalade. "Nous allons utiliser nos réseaux, s'appuyer sur le lobbying", fait valoir Alain Baudin, adjoint aux sports de la ville (60.000 habitants), qui a déjà accueilli cet automne 11 athlètes chinois visant les JO de Paris. Nueil-les-Aubiers, 5.500 habitants, se concentre sur le badminton, synonyme de petite délégation.

Les aspects techniques pèseront, mais le volet extra-sportif sera aussi très scruté : hébergements et restauration diversifiés, parkings suffisants, qualité des transports et des services médicaux.

"Faire parler de nous" 

Ces communes ne recevront aucune aide financière mais toutes espèrent "un retour sur investissement" et surtout "un peu de lumière" : "l'objectif est bien sûr l'attractivité et l'image de notre territoire, on espère faire parler de nous", affirme Emmanuelle Ménard, élue chargée des loisirs à Bressuire.

Figurer dans le catalogue ne donnera "aucune garantie" d'être choisi, relativise Michaël Aloisio, directeur de cabinet de Tony Estanguet, président du Cojo. Aux JO de Londres, sur les 639 CPJ labellisés, moins de la moitié avaient été utilisés par les délégations.

Le Cojo doit donc réussir le pari d'associer les territoires sans créer de faux espoirs. Les organisateurs ont découragé les candidats de se lancer dans des chantiers titanesques. "Rien ne serait pire que d'avoir des milliers de mini-+éléphants blancs+ sur le territoire" (équipements sportifs inutilisés, ndlr)", relève Joël Pigeau, chargé de mission au Cdos 79.

Surtout, le Cojo a prévu un dispositif plus large pour associer les territoires à la fête olympique, le label "Terre de Jeux", préalable pour prétendre à celui de "CPJ", et qui passe par la promotion des JO et de la pratique sportive. Au 18 décembre, le Cojo avait labellisé 740 communes et intercommunalités (8 dans les Deux-Sèvres) et le chiffre va encore grimper.

Le but "c'est que dans un ou deux ans, les CPJ ne soient plus la seule grille de lecture", glisse Michaël Aloisio. "Qu'est-ce qui est le plus important ? accueillir des athlètes pendant une semaine avant les Jeux ou donner la possibilité à ses habitants de faire plus de sport ?".

AFP/VNA/CVN

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