Parcours d’une brillante communicante

On dit souvent que travailler dans le domaine de la communication c’est un boulot rêvé, des missions diverses et variées ainsi qu’une bonne autonomie. Dô Trân My Trang, qui a l’opportunité d’œuvrer dans cette branche, n’a pas le moindre regret.

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My Trang dans son bureau de l’École des hautes études en sciences sociales.

Tout au long de son parcours bilingue au Vietnam, Dô Trân My Trang a d’abord gagné un prénom, Nathalie. C’est son professeur de français à l’Institut d’échanges culturels avec la France (IDECAF) de Hô Chi Minh-Ville qui l’a baptisée ainsi. Elle continue à l’utiliser dans sa vie quotidienne. Mais parfois, pour des raisons pratiques et selon ses interlocuteurs, elle peut se faire appeler différemment : “Certains m’appellent Page, soit la traduction littérale de mon prénom +Trang+, d’autres Trân My Trang ou même Trân tout court. J’aurais dû demander d’ajouter le prénom +Nathalie+ dans mon prénom vietnamien lorsque je faisais mes papiers administratifs pour mon arrivée en France”, dit tout sourire My Trang.

Élève du cursus A

My Trang Nathalie a donc suivi le programme bilingue franco-vietnamien dès l’âge de 6 ans entre 2002 et 2014 dans la mégapole du Sud. Elle y a appris comme beaucoup de ses camarades le français de manière intensive mais aussi la culture francophone et certaines matières en français comme les mathématiques et la physique. Elle se souvient d’avoir passé un concours très sélectif pour entrer à l’école primaire Luong Dinh Cua du 3e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville puis d’avoir poursuivi son cursus au collège Colette et de finir en apothéose au célèbre lycée Nguyên Thi Minh Khai.

My Trang (1er plan, 3e à droite) et l’ensemble des adhérents du club Tây Son Vo Dao.

Après tant d’efforts et d’acharnement, elle décroche son bac vietnamien ainsi que la certification francophone lui offrant la possibilité d’étudier dans une filière francophone au Vietnam ou dans une université francophone en France, en Suisse, en Belgique ou au Canada. Le temps était donc venu de faire un choix.

“Pour moi, le français, c’est mon destin. En effet, j’ai eu la chance de naître dans une famille où mes grands-parents et mes parents ont appris et pratiqué le français. C’est mon père Dô Thanh Dao, guide touristique chargé notamment des circuits dédiés aux touristes français et ancien professeur de français et d’anglais qui m’a transféré son amour pour la langue de Molière et qui m’a incitée à choisir la France”, insiste souvent Nathalie. Elle décida donc d’aller en France pour suivre des études supérieures à Paris.

My Trang adore voyager par exemple en Espagne.

Comme elle aimait tout particulièrement la littérature française, l’histoire, les arts et la culture, elle a tout d’abord cherché une licence qui correspondait à ses attentes. Puis, elle a ensuite consulté les formations proposées sur le portail de Campus France dans lequel elle découvrit la licence Information et Communication de l’université Sorbonne Nouvelle. Elle postula et sa candidature fut acceptée. C’est par cette voie-là qu’elle se familiarisera au domaine de la communication. Le hasard fait souvent bien les choses ! My Trang se rappelle aussi que c’est grâce à l’orientation et l’aide de Bùi Nguyên Quynh Châu, son enseignante de français qu’elle a pu rédiger sa lettre de motivation et son CV pour mieux présenter son projet professionnel.

Nathalie à Paris

En septembre 2014, elle se lance énergiquement dans sa licence et son master 1 en Information - Communication à l’université Sorbonne Nouvelle. Ensuite, elle obtient avec brio son master 2 en communication des entreprises et médias sociaux à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée en 2019. “Mes modèles sont les fondateurs des sciences de l’information et de la communication : Claude Shannon, Warren Weaver, Nobert Wiener et Roman Jakobson. Nul doute qu’ils ont influencé ma façon de voir les choses et d’évoluer dans mon domaine”, rappelle My Trang.

Après son master 2, elle a été embauchée à l’École pratique des hautes études - PSL (EPHE - PSL) où elle avait fait son apprentissage. Une rencontre dans cette école lui a fait particulièrement plaisir : “Lorsque j’ai travaillé pour l’EPHE - PSL, j’ai rencontré David Bruchon qui s’est occupé du mécénat de l’école. Il avait travaillé à l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) dans les années 2000 et il m’a expliqué l’origine du programme bilingue appliqué dans les pays francophones. C’était magique pour moi parce que je n’imaginais pas qu’un jour, je pourrais rencontrer l’un des membres de ce programme dont j’avais été l’élève”.

My Trang (2e à gauche) et des membres du club Tây Son Vo Dao.

Actuellement, elle est très occupée en tant que chargée de communication de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) dans le 6e arrondissement de Paris. Comme elle sait que la communication évolue sans cesse, elle consacre beaucoup de temps à découvrir de nouvelles technologies et comprendre de nouvelles tendances dans son domaine. Son objectif est de se perfectionner tous les jours pour pouvoir travailler prochainement en tant que directrice de la communication. My Trang a donc de l’ambition tout en essayant de garder du temps pour les grandes passions de sa vie : les voyages, la cuisine, les arts martiaux ainsi que le jardinage. Concernant les arts martiaux, My Trang se souvient d’une anecdote importante pour elle : “Quand je suis arrivée en France, j’ai rencontré Christine Phan, une pratiquante de Tây Son Vo Dao. Il s’agit d’une école d’art martial traditionnel vietnamien. J’étais vraiment étonnée de pouvoir trouver un club où je pourrai pratiquer cet art martial de mon pays natal. C’était en 2015 et j’y suis toujours adhérente www.taysonvodao.fr. Elle ne regrette pas d’avoir choisi la France qui lui apporte tant de bonheur pourtant elle déplore que Paris soit une des villes les plus chères du monde ! “Pendant mes études, j’habitais essentiellement en banlieue parisienne. Comme vous le savez, en tant qu’étudiante étrangère, j’avais peu de moyen financier pour louer un studio au cœur de Paris. C’est pourquoi, j’ai beaucoup pratiqué la colocation dans certaines villes de la région Île-de-France comme Villejuif ou Montrouge”, conclut-elle. C’est la seule ombre récurrente au tableau, vite effacée par tant d’activités pour une excellente communicante (réseaux sociaux, internet, magazine, application…) au sein d’une équipe dynamique.

Texte : Hervé Fayet/CVN

Photos : Dô Trân My Trang/CVN

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