>>Une grille tarifaire en hausse pour de meilleurs soins
>>Tarifs hospitaliers : une hausse qui profitera aux assurés
Les localités reculées comme Cân Gio doivent être équipées d’ambulances. |
Selon la majorité des Vietnamiens, lorsqu’on appelle le 115 (numéro d’appel d’urgence), généralement, les services de secours arrivent trop tard. Aussi, de nombreuses personnes choisissent-elles de se rendre à l’hôpital par leurs propres moyens... avec tous les risques que cela suppose.
Prenons le cas de Trân Tuân Vu, de l’arrondissement Go Vâp. Son fils a été admis en urgence à l'Hôpital de pédiatrie numéro 2 : «Il avait plus de 40°C de fièvre et éprouvait des difficultés à respirer. J’ai décidé d’appeler une ambulance. Mais au bout d’un moment, ne voyant rien venir, j'ai appelé un taxi pour l’amener à l'hôpital. Heureusement, il va mieux maintenant ».
«Paramédic», un SAMU privé
Heureusement oui, car en cas d’urgence, le transport en taxi voire en moto n’est vraiment pas approprié. Hô Chi Minh-Ville compte actuellement environ 200 ambulances. La ville n’a pas encore créé d’unité de gestion et de coordination des différents types d’ambulances (privées et publiques) afin de les exploiter efficacement.
Lê Truong Giang, président de l’Association municipale de la santé publique, précise : «Les services d’urgence médicale de la ville ne répondent pas encore à la demande des habitants, aussi ne les utilisent-ils pas beaucoup. Toutefois, lorsqu'une personne a un grave accident, elle a impérativement besoin de premiers secours professionnels, c’est parfois une question de vie ou de mort».
Pourquoi le Centre national des urgences répond-il imparfaitement aux besoins? On invoque les embouteillages, surtout aux heures de pointe, et aussi le manque de véhicules et d’infrastructures : seulement cinq centres de secours doté de six ambulances chacun. Un chiffre trop faible pour les quelque 8 millions d’habitants de la ville. Pour pallier ce manque, le Service municipal de la santé tente de développer «Paramédic», un service d’aide médicale urgente (SAMU) privé.
Le Dr. Tang Chi Thuong, vice-directeur du Service municipal de la santé : «Paramédic est composé non pas de médecins ou d’infirmiers, mais d’urgentistes spécialement formés. Ce modèle est appliqué dans de nombreux pays à travers le monde comme l'Angleterre, l'Australie, le Canada, les États-Unis...».
«Ce modèle complète le travail des médecins et infirmières des hôpitaux publics. La formation des ambulanciers est réalisée avec le soutien d’universités étrangères, et est donc conforme aux normes internationales», informe le Dr. Nguyên Ngoc Duy, chef de la planification générale du Service de la santé de Hô Chi Minh-Ville.
Des services d’urgence médicale modernes
Les services d’urgence médicale entrent dans le cadre de l’ouverture du marché de la santé aux capitaux privés. |
«Paramédic» n’est pas le seul service d’urgence privé de la ville. On peut citer aussi Van Khang SOS et Family Medical Practice Vietnam (ce dernier étant entièrement à capitaux étrangers). Ces sociétés pionnières offrent des services bien plus modernes que le Centre 115. Par exemple, lorsqu’un patient appelle, en attendant l’ambulance, les médecins du central téléphonique continuent de donner des conseils.
Family Medical Practice utilise le logiciel paramédical canadien ProQA qui répertorie plus de 1.500 thérapies. Grâce à ce logiciel, le dispatcher du centre téléphonique et les ambulanciers vont pouvoir évaluer la situation des patients.
Le Dr. Rafi Kot, directeur général de Family Medical Practice au Vietnam, a informé que ce logiciel a été traduit en vietnamien : «Actuellement, 52 pays à travers le monde l’utilisent, et le Vietnam est le 53e. Les données démontrent qu’il a permis de réduire le taux de mortalité de 30%. Nous proposons actuellement ce service dans les 1er, 2e et 3e arrondissements et il devrait être élargi à l’ensemble du Vietnam».
Les clients de Van Khang SOS bénéficient d'un appareil avec bouton SOS et GPS incorporé. Ainsi, même s’ils ne peuvent expliquer où ils se trouvent, ils sont immédiatement géolocalisés. «En plus de ses ambulances modernes, Van Khang SOS a déployé un réseau de motos équipées d’un électrocardiogramme et d’un défibrillateur cardiaque, qui permettent de se faufiler dans les bouchons. Car en situation d’extrême urgence, chaque seconde compte. Ce service est facturé 6 millions de dôngs/an», souligne Lê Truong Minh, vice-directeur du Centre d'urgence SOS Van Khang.
Texte et Photo : Quang Châu/CVN