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Logos de Facebook, Instagram et Whatsapp sur des écrans à Toulouse, en France |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ce site est inaccessible", "impossible de trouver l'adresse du serveur", indiquait le site de Facebook lundi 4 octobre vers 19h30 GMT. La panne durait alors depuis près de quatre heures. Le site Downdetector, qui rassemble des signalements d'utilisateurs, montrait notamment des pics de rapports négatifs dans des zones densément peuplées comme Washington ou Paris.
"Nous sommes au courant que certaines personnes ont du mal à accéder à nos applications et produits. Nous travaillons à un retour à la normale le plus rapidement possible et nous présentons nos excuses pour ce désagrément", a tweeté Facebook. "Instagram et ses amis ont un peu du mal en ce moment, et vous avez peut-être des difficultés à les utiliser. Restez avec nous, nous nous en occupons", ont renchéri les équipes de communication d'Instagram.
Les problèmes techniques ou de cybersécurité qui bloquent temporairement l'accès aux sites et applications ne sont pas rares, mais la durée et l'ampleur de cette interuption de quatre services utilisés par des milliards de personnes en font un incident majeur. Sur Twitter, de nombreuses rumeurs circulaient sur les causes possibles du problème, et les conséquences pour les employés de Facebook, qui auraient eux-mêmes des problèmes de connexion en interne.
Le groupe technologique n'a pas communiqué sur l'origine de la panne, mais des experts en cybersécurité ont relevé des signes montrant que les chemins informatiques d'accès aux plateformes de Facebook ont été perturbés. "Facebook et d'autres sites affiliés ont disparu d'Internet dans un déluge de mises à jour de BGP", un protocole de routage informatique, a ainsi tweeté John Graham-Cumming, le directeur technologique de la société Cloudflare. Il a fait part d'un "grand nombre de changements (principalement des routes retirées)" intervenus quelques minutes avant que l'accès ne soit rompu.
"Bonne chance"
Toujours sur le réseau des gazouillis, le malheur de Facebook et ses plateformes faisait le bonheur de ses concurrents et de ses utilisateurs critiques. "Les inscriptions sont en forte hausse sur Signal (bienvenue tout le monde)", a ainsi écrit la messagerie réputée pour son cryptage des données.
Logos de Facebook et d'autres réseaux sociaux sur l'écran d'un smartphone. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous savons aussi ce que c'est de travailler pendant une panne et nous souhaitons bonne chance aux ingénieurs qui essaient de remettre les plateformes en ligne", a-t-elle ajouté. "Que faire maintenant ? Gmail", s'amusait de son côté le compte officiel de Google au Royaume-Uni. Les critiques et utilisateurs facétieux n'étaient pas en reste, avec de nombreux messages humoristiques et des références à la nécessité de se parler désormais "en vrai".
"Les gens qui font des blagues sur les services de Facebook me rendent malades. Tous ceux qui utilisaient un casque de réalité virtuelle Oculus au moment de la panne sont piégés dans un monde parallèle et s'ils meurent là ils meurent dans la vraie vie", ironisait par exemple Gavin Young, qui se présente comme un ingénieur informatique.
La panne intervient alors que la plateforme aux près de 3 milliards d'utilisateurs mensuels traverse l'une des pires crises sur sa réputation depuis deux semaines, à cause des révélations d'une lanceuse d'alerte. Ancienne ingénieure chef de produit chez Facebook, Frances Haugen a fait fuiter de nombreux documents internes et a accusé le groupe de "(choisir) le profit plutôt que la sûreté" de ses utilisateurs, dans un entretien diffusé par la chaîne CBS dimanche 3 octobre.
Elle doit être interrogée mardi 5 octobre par les élus américains lors d'une audition consacrée à l'impact de Facebook et Instagram sur les enfants et adolescents. À Wall Street, le cours de Facebook, déjà en baisse en début de séance, perdait près de 6%.
AFP/VNA/CVN