>>Tri Nguyên : un nouvel opus 100% Vietnam
>>Elle s’est trouvée par la musique traditionnelle
Pour Hô Thuy Trang, la musique est une source d’énergie apportant une puissance presque magique nécessaire. |
Titulaire du diplôme d’État de professeur de musique délivré par le ministère français de la Culture, Hô Thuy Trang enseigne la musique traditionnelle vietnamienne en France dans les villes de Paris, Marseille, Bordeaux, au Conservatoire municipal de danse J.-S.Bach de Bussy-Saint-Georges, à Lagny et à Lausanne en Suisse. Vivant actuellement en France, elle a formé jusqu’à présent plusieurs milliers de jeunes talents.
Moderniser le dàn tranh
En ce contexte de pandémie mondiale de COVID-19, si les musiciens italiens s’adonnent à des spectacles de balcon pendant le confinement, l’initiative de Hô Thuy Trang consiste à utiliser le réseau social Facebook afin de diffuser des mélodies sentimentales de dàn tranh, cithare à 16 cordes, un instrument traditionnel du Vietnam, à travers le monde.
Née en 1964 à Saïgon (actuellement Hô Chi Minh-Ville), Hô Thuy Trang sort diplômée du Conservatoire de Hô Chi Minh-Ville avec la mention bien. Elle déménage en 2003 à Créteil, en France. Après avoir réussi le très convoité concours d’entrée de professeur de musique, elle devient la troisième Vietnamienne Professeure de musique en France.
La première œuvre qu’elle a présenté dans le cadre de cette initiative est La Marche Turque (Turkish March) du compositeur allemand Mozart (1756-1791). "C’était la première fois que j’interprétais cette œuvre. Et ça a vraiment été un défi pour moi, car j’ai dû recourir au clavier au lieu de la gamme pentatonique comme d’ordinaire".
En effet, la Professeure de musique rêve depuis une vingtaine d’années de faire de cette cithare un instrument pouvant jouer toutes les notes de musique, à l’image du piano. D’où son utilisation du clavier. "Ainsi, avec le +dàn tranh+, on pourra interpréter tous les genres de musique, de la musique classique à celle traditionnelle du Vietnam", indique-t-elle.
Son rêve devient enfin réalité quand elle fait la rencontre d’un fabricant d’instruments à cordes à Hô Chi Minh-Ville qui, lui aussi, tient à promouvoir la musique vietnamienne dans le monde. "Je crois que le public pourra apprécier un spectacle où l’on joue de la musique classique via le +dàn tranh+ dans un avenir proche", partage Hô Thuy Trang avec enthousiasme.
Musique et Internet
Hô Thuy Trang (2e à droite) rêve de moderniser le "dàn tranh" afin de pouvoir jouer de la musique classique notamment. |
La seconde œuvre choisie est Bella Ciao, un chant de révolte italien. Ceux qui connaissent la chanson ont été impressionnés par cette interprétation mêlant la cithare à 16 cordes et le dàn nhi (erhu), créant des mélodies tout aussi sentimentales qu’énergiques. Selon la Professeure, nombreux sont les amis italiens qui ont "liké" et partagé la vidéo de son interprétation postée sur sa page Facebook, et cela pour son plus grand bonheur.
Spanish Romance est la plus récente œuvre qu’elle joue avec sa cithare en hommage cette fois à l’Espagne où sévit également le COVID-19.
Pour Hô Thuy Trang, la musique est une source d’énergie apportant une puissance presque magique nécessaire, surtout dans le contexte actuel de pandémie. "La musique est capable d’emmener musiciens et auditeurs dans un autre monde et leur permet d’oublier la réalité, le temps d’une mélodie", souligne-t-elle.
Actuellement en confinement, Hô Thuy Trang a plus de temps pour composer de nouvelles œuvres musicales, revoir ses cours et préparer ses prochains numéros d’interprétation. De plus, elle ne manque jamais de donner ses cours à distance.
Hô Thuy Trang a fondé en 2000 Tiêng to dông (Mélodies d’instruments à cordes). Il ne s’agissait au début que d’un club de musique traditionnelle vietnamienne composé de seulement six membres. Il fallut attendre 2013 pour l’obtention de sa licence spectacle. Tiêng to dông se produit depuis dans de grands concerts en France et en Europe, avec divers instruments traditionnels tels que cithare, monocorde, xylophone en bambou, flûte, lithophone et luth piriforme, pour ne citer qu’eux.
La Professeure de musique envisage d’écrire un livre bilingue français/anglais présentant les différentes techniques et méthodes utilisées en cithare vietnamienne.