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Exposition des antiquités de la culture d’Oc Eo au Musée de l’histoire de Hô Chi Minh-Ville. |
Le Vietnam a connu trois grandes civilisations anciennes : Dông Son au Nord, Sa Huỳnh au Centre et Oc Eo au Sud.
Au Nord, le site de Dông Son dans la province de Thanh Hoa a donné son nom à une culture issue de la seconde moitié du dernier millénaire avant J.-C. Les sépultures étaient accompagnées de tambours en bronze, haches, hallebardes, crachoirs à bétel, sceaux et autres bijoux.
Au Centre, dans la province de Quang Ngai, s’est développée vers 800 avant J.-C. la culture de Sa Huỳnh. Elle s’étendait de Binh Tri Thiên (qui englobe aujourd’hui les provinces de Quang Binh, Quang Tri et Thua Thiên-Huê) jusqu’à la vallée de Dông Nai (Sud). Les défunts étaient incinérés et inhumés dans des jarres richement décorées. Contrairement à la culture de Dông Son qui travaillait le bronze, celle de Sa Huỳnh, elle, utilisait essentiellement le fer.
Quant au Sud, des fouilles entreprises sur le site d’Oc Eo - Ba Thê ont permis d’approfondir les connaissances relatives à la culture d’Oc Eo et au royaume de Phù Nam (Fou-nan ou Funan). Située dans le district de Thoai Son, province d’An Giang (delta du Mékong), Oc Eo aurait été la ville portuaire la plus importante du royaume de Phù Nam, qui semble avoir existé du Ier au VIe ou VIIe siècles de l’ère chrétienne.
Apogée et déclin
Colliers de perles. |
Du Ier au IIIe siècles, le royaume de Phù Nam avait ainsi prospéré en un large empire au sein de l’Asie du Sud-Est. Les raisons les plus importantes contribuant au développement d’Oc Eo comprennent notamment son emplacement sur les routes commerciales maritimes entre la péninsule malaise et l’Inde d’une part, et entre le Mékong et la Chine d’autre part.
Pendant la période florissante d’Oc Eo et de Phù Nam, les bateaux de la région n’étaient pas encore en mesure de couvrir de longues distances et devaient suivre la côte, faisant ainsi d’Oc Eo une étape stratégique.
La culture d’Oc Eo a montré que le royaume de Phù Nam cultivait des relations avec plusieurs régions et pays d’Asie de l’Est, d’Asie occidentale et de l’Inde, notamment. Il a ainsi connu son apogée grâce à son économie maritime et ses échanges commerciaux avec ces pays.
Ornements en or. |
Hormis la commercialisation internationale, le port d’Oc Eo était également un point d’arrêt où les marchands s’approvisionnaient en eau et aliments.
Le cœur de ce vaste empire était situé dans le bas-Mékong, principalement au Sud. De nombreux changements ont eu lieu dans le processus de développement, mais il est indéniable que la ville portuaire d’Oc Eo - Ba Thê a toujours été un centre économique et culturel clef de la région et qu’elle était le plus grand centre commercial international du Phù Nam.
À partir des VIe et VIIe siècles, les bateaux commerciaux commen-cèrent à pouvoir couvrir des distances plus importantes et, par conséquent, n’avaient plus besoin de s’arrêter à Oc Eo. C’est ainsi que la ville commença graduellement à perdre de l’importance. Il s’agira d’une des causes qui provoquera le déclin du royaume.
Trésor inestimable
En 1944, l’archéologue français Louis Malleret (1901-1970), directeur de l’École française d’Extrême-Orient de 1949 à 1956, a réalisé des fouilles sur le site d’Oc Eo. Ces dernières ont mis à jour des artefacts témoignant des échanges économiques florissants avec les grandes civilisations de l’époque. Les études de Malleret ont permis au public de mieux comprendre la culture d’Oc Eo et, plus largement, le royaume de Phù Nam.
Marmites en terre cuite. |
La culture d’Oc Eo s’est développée au travers différents métiers artisanaux tels que poterie, métallurgie et orfèvrerie, entre autres. À noter qu’à cette époque-là, l’agriculture était également en développement avec notamment des travaux d’irrigation et de construction de canaux.
En ce qui concerne l’art de la sculpture, les archéologues ont trouvé des statues bouddhistes et hindoues et étudié des ouvrages architecturaux (tours, monuments funéraires) montrant un niveau élevé en techniques de construction. Des archéologues vietnamiens ont également mis au jour des tombeaux funéraires que leurs collègues français n’avaient pas fouillés. Des caveaux originaux composés de briques et de pavés.
Par la suite, des chiffres sur cette civilisation ont été publiés : 1.311 objets en or, 1.062 gemmes et pierres précieuses, des milliers d’artefacts en bronze, en fer, en étain, en bois, en céramique ainsi que des objets d’origine étrangère ont été découverts. Tous ont permis de clarifier partiellement l’histoire du site remontant aux premiers siècles après J-.C.
À l’heure actuelle, si les monuments du royaume de Phù Nam ne sont plus que des ruines, ils restent toujours la preuve d’une civilisation passée des plus développées. Leurs valeurs matérielle comme spirituelle contribuent notablement à enrichir la culture traditionnelle du Vietnam, celle du Sud en particulier.
Photos : VNP/CVN