Nucléaire : Washington prolonge la suspension de sanctions contre l'Iran

Les États-Unis ont décidé jeudi 14 septembre de maintenir l'allègement des sanctions lié à l'accord nucléaire iranien, mais l'administration Trump a présenté ce geste comme "temporaire" et fait savoir qu'elle poursuivait sa réflexion sur sa politique vis-à-vis de Téhéran.

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Image tirée d'une vidéo fournie par la présidence iranienne montrant le président Hassan Rouhani le 29 août à Téhéran.

Parallèlement à cette annonce, le Trésor américain a pris des mesures ciblées contre près d'une douzaine d'individus et d'entités qui soutiennent les Gardiens de la Révolution en Iran ou qui ont mené des cyber-attaques contre le système financier américain.

La prolongation de l'exemption des sanctions est "une décision temporaire", a déclaré un responsable américain sous couvert d'anonymat, soulignant qu'aucune décision n'a été prise quant au devenir de l'accord sur le nucléaire.

"L'administration a approuvé cette suspension pour se donner plus de flexibilité", a commenté la porte-parole du département d'État Heather Nauert.

Il s'agit de laisser "le temps au président et à son cabinet de prendre une décision finale sur la politique que suivront les États-Unis" quant à l'accord JCPOA de non prolifération (Joint Comprehensive Plan of Action), signé en 2015 à Vienne par l'Iran et les grandes puissances (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne).

Donald Trump doit décider d'ici mi-octobre s'il "certifie" ou non devant le Congrès que Téhéran respecte les termes de cet accord. Il doit renouveler cette démarche tous les 90 jours, et, bien qu'il ait promis avant son élection de "déchirer" l'accord nucléaire, il l'a depuis validé à deux reprises tout en dénonçant ces dernières semaines, les agissements de l'Iran.

"Vous connaitrez ma décision très prochainement en octobre", a déclaré jeudi 14 septembre le président américain, à bord de Air Force One, estimant que "cet accord n'aurait jamais dû être passé".

"Ils (les Iraniens) violent les différents termes (de l'accord) et ils violent l'esprit de l'accord", a-t-il également estimé.

De son côté, le minsitre des Affaires étrangères iranien, Javad Zarif a indiqué que l'accord iranien n'était pas renégociable. "Un meilleur" accord est fantaisiste, a-t-il estimé sur son compte twitter.

L'accord sur le nucléaire iranien prévoit une levée progressive et conditionnelle des sanctions en échange de garanties que Téhéran ne se dotera pas de l'arme atomique.

Depuis, de nombreuses sanctions internationales ont été levées, ouvrant notamment la porte aux investissements étrangers. Début juillet 2017, le groupe français Total, à la tête d'un consortium international, a ainsi signé un accord avec l'Iran.

L'Agence internationale de l'énergie atomique est, elle, chargée de contrôler régulièrement tous les sites nucléaires iraniens. Et dans son dernier rapport d'étape, publié fin août, elle estime que l'Iran respecte bien ses engagements.

Menaces iraniennes

"Il y a eu plusieurs discussions" et "aucune décision finale n'a été prise" pour le moment pour "certifier" ou "dé-certifier" la conformité de l'accord nucléaire, a pour sa part indiqué jeudi 14 septembre le secrétaire d'État américain Rex Tillerson, soulignant que l'administration Trump n'avait pas terminé l'analyse de sa politique en Iran.

"Le président Trump a été clair avec ceux qui le conseillent sur cette politique : nous devons prendre en compte la totalité des menaces iraniennes, et pas seulement les capacités nucléaires de l'Iran", a-t-il expliqué.

M. Tillerson a estimé que "la pleine mise en œuvre de l'accord nucléaire contribuerait de manière positive à la stabilité et à la paix dans la région et à l'échelle internationale : ce sont les attentes de l'accord".

Il a jouté que de son point de vue, l'Iran ne contribuait pas à ces attentes, citant le développement de missiles balistiques et la destabilisation régionale qui "menacent la sécurité".

L'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Nikki Haley, a, elle déclaré récemment que si le président "devait décider de dé-certifier, il aurait de bonnes raisons pour le faire".

"Les dirigeants iraniens veulent utiliser l'accord nucléaire pour prendre le monde en otage", avait-elle estimé le 5 septembre devant le think tank American Enterprise Institute.

En attendant la décision, le Trésor américain a annoncé jeudi 14 septembre le gel de tous les biens et intérêts de 11 entités et personnes en lien avec l'Iran.

"Une entreprise iranienne fournissant du matériel de soutien au programme de missiles balistiques, des compagnies aériennes assurant le transport des combattants et des armes en Syrie ainsi que des hackers qui ont commis des cyber-attaques à l'encontre d'institutions financières américaines" figurent sur cette liste, a précisé le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.

"Le Trésor continuera de prendre de sévères sanctions face aux provocations de l'Iran, dont le soutien au corps des Gardiens de la révolution (l'armée d'élite du régime iranien) et aux extrémistes terroristes", a-t-il insisté.

AFP/VNA/CVN

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