>>À Wuhan, berceau du virus, la vie continue comme d'habitude
>>Chine : l'épidémie de pneumonie fait un premier mort
Des agents de sécurité montent la garde le 12 janvier devant les portes fermées d'un marché de Wuhan, en Chine. |
"La Thaïlande a identifié un premier patient atteint du coronavirus", a annoncé le ministre de la Santé thaïlandais, Anutin Charnvirakul, lors d'une conférence de presse.
Jusqu'à présent, une seule personne est décédée en Chine sur les 41 patients diagnostiqués avec ce nouveau type de coronavirus à Wuhan (11 millions d'habitants), où l'épidémie est apparue fin décembre, faisant craindre initialement une résurgence du Sras.
L'épidémie survient juste avant la période annuelle de voyages la plus importante du pays, les vacances du Nouvel An lunaire fin janvier, où des dizaines de millions de personnes prennent le bus, le train et l'avion.
Aucune transmission entre humains n'a été établie, mais à Genève, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé que "compte tenu de l'évolution de la situation, le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, va consulter les membres du Comité d'urgence et pourrait convoquer une réunion de ce comité dans un bref délai".
Lors de ces réunions, les experts peuvent décider si une épidémie constitue une urgence sanitaire internationale.
Un responsable du Centre d'opérations d'urgence de santé publique thaïlandais a expliqué que la patiente était une Chinoise de 61 ans, provenant du Wuhan, et dont la fièvre suspecte avait été détectée le 8 janvier à l'aéroport.
Une femme quitte le 12 janvier le Centre médical de Wuhan où un homme est décédé d'une pneumonie appartenant à la même famille que le SRAS. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Un diagnostic clinique de pneumonie légère a d'abord été posé, puis "des tests de laboratoire ont confirmé que le nouveau coronavirus en était la cause", a détaillé un porte-parole de l'OMS, Tarik Jasarevic.
''Surveillance active''
Immédiatement hospitalisée, la femme se remet de la maladie.
Selon les premiers éléments, l'épidémie en Chine est en lien avec un marché aux poissons à Wuhan, qui a été fermé le 1er janvier en raison de l'épidémie.
L'OMS ne se se montre pas surprise par le cas importé en Thaïlande.
"La possibilité que des cas soient identifiés dans d'autres pays n'était pas inattendue et renforce la raison pour laquelle l'OMS demande une surveillance active et une préparation continue dans d'autres pays", a souligné l'organisation.
"Le séquençage génétique" du virus que la Chine a mis en partage le 12 janvier "permet à un plus grand nombre de pays de diagnostiquer rapidement les patients", s'est-elle également félicité.
L'OMS juge par ailleurs essentiel que les enquêtes se poursuivent en Chine pour identifier la source de cette flambée et tout réservoir animal ou hôte intermédiaire.
La famille des coronavirus compte un grand nombre de virus qui peuvent provoquer des maladies le plus souvent bénignes chez l'homme, mais certains d'entre eux comme le SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) ou le MERS (Syndrome respiratoire du Moyen-Orient) ont entraîné de graves épidémies.
Le département Santé de Hong Kong (Chine) a déclaré samedi 11 janvier que le séquençage génétique du virus trouvé chez l'un des patients de Wuhan indiquait qu'il était similaire à 80% au Sras trouvé chez les chauves-souris.
Il a cependant précisé qu'il était trop tôt pour conclure qu'il s'agissait d'une souche du Sras. Ce dernier a tué 349 personnes en Chine continentale et 299 à Hong Kong en 2002-2003. La souche, jusqu'ici inconnue, appartient à la famille des coronavirus.