>>Chine : l'épidémie de pneumonie fait un premier mort
Des agents de sécurité portant un masque de protection à l'entrée du marché aux poissons à Wuhan, le 12 janvier, où sévit une épidémie de pneumonie. |
Tian, un touriste venu de la ville voisine de Jingzhou, située à trois heures de route, a décidé de ne pas reporter son séjour à Wuhan, en dépit des inquiétudes de sa famille. "J'ai dit : je devrais aller bien, alors je suis venu", a expliqué M. Tian. Lui a néanmoins le visage couvert d'un masque de protection, contrairement à de nombreux habitants de la ville.
Dimanche 12 janvier, ces derniers semblaient tout aussi peu soucieux que M. Tian de l'apparition du virus, de la même famille que le Sras, qui avait tué des centaines de personnes en Chine continentale et à Hong Kong entre 2002 et 2003. À présent, sur les 41 patients diagnostiqués avec ce nouveau type de coronavirus à Wuhan (11 millions d'habitants), un homme de 61 ans est décédé, ont annoncé samedi 11 janvier les autorités sanitaires chinoises.
L'épidémie survient juste avant la période annuelle de voyage la plus dense du pays, les vacances du Nouvel An lunaire fin janvier, où des dizaines de millions de personnes prennent le bus, le train et l'avion. Aucune preuve claire de transmission entre humains n'a été établie, selon la Commission de la santé de Wuhan.
Aucun matériel de protection
Dimanche 12 janvier, le marché aux poissons, situé au centre-ville, et où travaillait un grand nombre de patients, demeurait interdit d'accès, douze jours après sa fermeture. Cependant, les nombreux restaurants situés dans le même bâtiment étaient ouverts et servaient les clients.
Si, à Hong Kong, l'annonce de l'apparition de ce virus a provoqué une ruée des habitants dans les pharmacies pour acheter des masques de protection alors que les scientifiques ont appelé la population de la mégapole à demeurer vigilante, dans les rues de Wuhan ce week-end, peu de personnes portaient un masque. La plupart des gardiens postés autour du marché n'avaient aucun matériel de protection.
Un homme quitte l'hôpital Wuhan, le 12 janvier. |
Seul un groupe d'agents de sécurité qui est entré dans le marché portait un masque et une casquette. Ils ont reçu dimanche matin 12 janvier pour instruction de porter en permanence cet équipement. Un gardien a affirmé que les commerçants du marché ont été autorisés à entrer dans l'établissement pour vérifier leurs étals, accompagnés par des gardes.
Des scientifiques chinois ont récemment expliqué que la souche, jusqu'ici inconnue, est un coronavirus, une famille comptant un grand nombre de virus. Ceux-ci peuvent provoquer des maladies le plus souvent bénignes chez l'homme allant d'un banal rhume à une maladie plus grave comme le Sras.
Trop tôt pour conclure
Le département Santé de Hong Kong a déclaré samedi 11 janvier que le séquençage génétique du virus trouvé chez l'un des patients de Wuhan indiquait qu'il était similaire à 80% au Sras trouvé chez les chauves-souris. Ils ont cependant précisé qu'il était trop tôt pour conclure qu'il s'agit d'une souche du Sras.
Dimanche 12 janvier, à l'extérieur de l'hôpital de Wuhan, où les personnes atteintes par le virus sont soignées, les visiteurs étaient libres d'entrer et de sortir de l'enceinte de l'hôpital. Deux femmes, dont le nom de famille est Yan et Shu, autorisées à quitter l'établissement, ont expliqué que les autorités hospitalières avaient, dans la nuit de samedi 11 janvier à dimanche 12 janvier, fait pression pour qu'un maximum de patients non touchés par l'épidémie rentre chez eux.
"La plupart du bâtiment est vide", a affirmé Mme Shu qui pense que d'autres personnes atteintes par ce virus seront bientôt envoyées dans cet hôpital.
AFP/VNA/CVN