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Des échafaudages sur le toit de Notre-Dame de Paris, le 15 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les experts ont rendu un avis favorable au programme de réaménagement intérieur, à deux réserves près : la place de statues qu’ils souhaitent conserver dans les chapelles et les bancs pour lesquels le clergé doit revoir sa copie", a précisé le ministère.
Ils ont "validé un programme qui comprend un certain nombre de principes. Ils se sont notamment mis d’accord sur l’axe liturgique central et le mobilier (baptistère, autel, tabernacle) qui devra être conçu par un même créateur", a expliqué le sénateur (LR) Albéric de Montgolfier, président de la commission nationale du patrimoine et de l’architecture(CNPA) au sein de laquelle les experts se sont réunis.
Ils ont en revanche "émis des réserves concernant les bancs à roulettes, dotés de luminions et veulent d’abord voir un prototype qui sera de nouveau soumis à la commission. Leur accès à la crypte doit également être reprécisé", a ajouté le sénateur.
Statues de saints
Les experts s’opposent également au déplacement de statues de saints du XIXème siècle datant de Viollet-Le-Duc (architecte à qui fut confiée la restauration de la cathédrale à partir de 1844) qui se trouvaient sur les autels des chapelles et que le diocèse avait envisagé d’installer le long des grands piliers de la cathédrale, selon la même source.
Les étapes en dessin du chantier de sécurisation de Notre-Dame de Paris, après l’important incendie d’avril 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Enfin, "ils s’opposent également à la transformation du chœur en espace de prière, craignant que le sol, qui date du XVIIIème siècle, ne soit abîmé par le passage des fidèles et des touristes", a encore dit le sénateur.
Le diocèse entend profiter de la restauration de la célèbre cathédrale gothique, ravagée le 15 avril 2019 par un gigantesque incendie qui avait bouleversé le monde entier, pour lui offrir une nouvelle jeunesse, avant sa réouverture prévue en 2024.
La cathédrale accueillait 12 millions de visiteurs chaque année avant l’incendie et organisait 2.500 offices et 150 concerts. "Aucun objet ou tableau qui se trouvait dans la cathédrale avant l’incendie ne sortira", a assuré M. de Montgolfier.
Le ministère de la Culture, a réaffirmé de son côté que des œuvres contemporaines devraient bien prendre place à leurs côtés mais "aucun nom d’artistes n’est encore arrêté", a-t-il insisté. Le père français de l’art urbain Ernest Pignon-Ernest, Anselm Kiefer ou Louise Bourgeois ont été évoqués pour "dialoguer" avec des tableaux de maîtres anciens comme les frères Le Nain ou Charles Le Brun.
Le réaménagement liturgique de Notre-Dame a suscité de virulentes critiques. De telles propositions "dénature(nt) entièrement le décor et l’espace liturgique", étrillent une centaine de personnalités, dont l’animateur Stéphane Bern ou le philosophe Alain Finkielkraut, dans une tribune publiée mercredi dans Le Figaro et la Tribune de l’Art.
"Respectons l’œuvre de Viollet-le-Duc, respectons le travail des artistes et des artisans qui ont œuvré pour nous offrir ce joyau", ajoutent-ils, dénonçant un projet où selon eux "bien souvent la niaiserie le dispute au kitsch".
Au menu du renouveau annoncé : un parcours aéré pour touristes et fidèles du monde entier autour d’un axe central épuré, de la nef au chœur, avec un "nettoyage en profondeur" des 14 chapelles, déjà très délabrées avant l’incendie. Ce nettoyage devrait permettre de redécouvrir les "Mays", grands tableaux d’autel commandés chaque année à de grands artistes, entre 1630 et 1707, par la corporation des orfèvres qui les offrait à la cathédrale.
AFP/VNA/CVN