Nigeria : le cessez-le-feu mis en doute après des attaques de Boko Haram

Des dizaines de membres présumés du groupe islamiste Boko Haram ont attaqué une ville du Nord-Est du Nigeria, tuant 30 personnes, ont témoigné dimanche 19 octobre des habitants, mettant en doute la réalité du cessez-le-feu annoncé par le gouvernement nigérian.

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Des hommes de Boko Haram ont attaqué jeudi et vendredi la ville de Abadam dans le nord de l'État de Borno, tuant au moins 30 personnes et entraînant la fuite de centaines d'autres vers le Niger voisin.

"Nous avons tous entendu l'annonce d'un cessez-le-feu mais cela ne semble pas arrêter les insurgés", a témoigné dimanche 19 octobre Mallam Babagana, un habitant d'Abadam.

Une jeune fille puise de l'eau le 11 mai dans un village de l'État de Borno, au Nigeria, attaqué une semaine plus tôt par le groupe Boko Haram.
Photo : AFP/VNA/CVN

Un accord de cessez-le-feu avec le groupe islamiste a été annoncé vendredi 17 octobre par le chef d'état-major de l'armée et le premier secrétaire de la présidence nigériane. Mais le porte-parole des services de sécurité nigérians, Mark Omeri, a affirmé vendredi 17 octobre qu'aucun accord n'avait encore été conclu pour la libération des lycéennes enlevées par les islamistes.

Des responsables de l'armée et des services de sécurité nigérians ont émis des doutes dimanche 19 octobre sur la réalité d'attaques de Boko Haram, alors que les témoignages corroborant une offensive du groupe dans le Nord-Est du Nigeria se multipliaient.

Dans l'État d'Adamawa (Nord-Est), Enoch Mark, père et oncle de trois lycéennes enlevées par Boko Haram, faisait état aussi d'une attaque du groupe islamiste. Samedi 18 octobre, les insurgés auraient submergé le village de Wagga et enlevé une quarantaine de femmes - une stratégie éprouvée du groupe armé au cours de ses cinq années de guérilla.

Huit personnes ont également été tuées vendredi 17 octobre sur une route de l'État de Borno, dans le village de Shaffa où un puissant émir de la région avait déjà été tué en mai par les combattants de Boko Haram.

"Selon moi, les miliciens ne prennent même pas en compte le cessez-le-feu, ils ont multiplié leurs attaques à partir de vendredi, le jour même de son annonce. À partir de samedi, ils ont hissé leur drapeau", a témoigné M. Babagana.

Selon lui, des hommes sont en route pour récupérer les combattants tombés dans les huit batailles qui ont fait rage autour d'Azul, dans l'État de Borno.

"Les terroristes ont tendu un guet-apens à nos soldats vers 8 heures du matin et de graves combats ont suivi. Nous avons perdu quatre soldats et avons tué trois terroristes", a déclaré M. Babagana.

La vérification de ces violences dans le Nord-Est du Nigeria est extrêmement complexe. En raison de l'état d'urgence instauré dans le Nord-Est du pays, les liaisons téléphoniques sont difficiles et les déplacements presque impossibles.

La police et l'armée nigériane ont cessé toute communication au sujet de ces attaques.

Quarante-huit heures après l'annonce de l'accord par le gouvernement nigérian, le doute persiste autour d'un éventuel cessez-le-feu entre Abuja et les islamistes. Une zone d'ombre plane aussi sur le personnage de Danladi Ahmadu, présenté comme l'interlocuteur du gouvernement au sein de Boko Haram pour ce cessez-le-feu, et inconnu de tous.

AFP/VNA/CVN

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