>>La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, première femme à la tête de l’OMC
>>La voie libre pour la première femme africaine à la tête de l'OMC
La nouvelle directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, le 15 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je pense que l'OMC est trop importante pour être ralentie, paralysée et moribonde", estime-t-elle dans un entretien mardi 16 février. "Ce n'est pas juste".
Ses objectifs immédiats : faire en sorte que les vaccins soient produits et distribués dans le monde entier, pas seulement dans les pays riches, mais aussi résister à la tendance au protectionnisme qui s'est amplifiée avec la pandémie, afin que le libre-échange puisse contribuer à la reprise économique.
Officiellement nommée lundi 15 février, elle prendra le 1er mars la tête d'une institution torpillée notamment par l'administration de Donald Trump, qui était ouvertement hostile à l'organisation et avait même bloqué le fonctionnement de l'organe de règlement des différends. En plein cœur de la tempête, son prédécesseur Roberto Azevedo avait démissionné un an avant la fin de son mandat.
M. Trump avait mis l'année dernière son veto à la nomination de la Dr Ngozi à la tête de l'OMC. C'est le nouveau président américain Joe Biden qui a débloqué la situation en annonçant son soutien appuyé à la candidature de la Nigériane.
Accès au vaccin des pays pauvres
La Dr Ngozi a promis de donner un nouveau souffle à l'OMC qui, selon elle, s'est éloignée de son objectif d'aider à améliorer les conditions de vie des populations.
À commencer par la distribution des vaccins contre le COVID-19 : "Je pense que l'OMC peut contribuer davantage à la résolution de la pandémie de Covid-19 en aidant à améliorer l'accès des pays pauvres aux vaccins", a-t-elle déclaré.
"Il est vraiment dans l'intérêt de chaque pays de voir tout le monde se faire vacciner", a-t-elle ajouté.
Certains pays, à l'instar de l'Inde et de l'Afrique du sud, demandent une exemption des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins anti-COVID pour les rendre plus accessibles et permettre un déploiement plus rapide. Mais la Dr Ngozi veut éviter une querelle entre les membres de l'OMC, et aborde le problème sous un autre angle.
"Au lieu de passer du temps à discuter, nous devrions regarder ce que fait le secteur privé" avec des accords de licence, pour permettre la production de vaccins dans plusieurs pays, a-t-elle souligné, citant le cas du laboratoire britannique AstraZeneca en Inde.
"Le secteur privé a déjà cherché une solution parce qu'il veut faire partie de la solution pour aider les pays pauvres et les gens défavorisés", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'il faudrait aussi contrer la tendance aux restrictions sur les exportations des équipements médicaux et faire attention à ne pas perturber les chaînes d'approvisionnement en voulant miser essentiellement sur la production à l'échelle locale.
Première femme à diriger l'OMC, cette économiste formée dans deux prestigieuses universités américaines, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et Harvard, avait déjà été la première femme ministre des Finances du Nigéria.
Pour elle, l'OMC doit s'atteler à son but premier, celui "d'améliorer les niveaux de vie" dans les pays pauvres, de "créer des emplois décents pour les gens". Et "le commerce a certainement un rôle à jouer dans la reprise" économique après la crise du COVID-19.
AFP/VNA/CVN