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Un officier interforce aide une femme migrante sur la plage de Dungeness, sur la côte sud-est de l'Angleterre, le 16 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Six exilés afghans ont péri. Mercredi 16 août, leurs corps étaient encore en cours d'identification à l'Institut médico-légal de Lille. Les quatre hommes mis en examen, selon une source judiciaire qui confirmait une information du journal Le Monde, avaient été placés en garde à vue le jour du drame.
Deux - de nationalité irakienne et nés en 1980 - sont "soupçonnés de faire partie de la filière d'immigration clandestine ayant organisé le transport de migrants", a précisé le parquet de Paris.
Les deux autres - de nationalité soudanaise et nés en 1994 et 2006 - sont "soupçonnés d'avoir participé activement au transport des passagers dans des conditions dangereuses, en contrepartie d'un tarif privilégié sur leur propre passage", a ajouté le ministère public.
Ils ont été mis en examen pour homicides et blessures involontaires par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence, aide au séjour irrégulier en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre ce délit.
Un juge des libertés et de la détention les a placés en détention provisoire, a précisé la source judiciaire peu après minuit.
Avarie moteur
Les investigations, menées sous la direction de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée et confiées depuis mercredi 16 août à deux juges d'instruction, ont "à ce stade permis d'établir que l'embarcation de fortune avait subi une avarie moteur", a expliqué le parquet.
Arrivée de dizaines de migrants, parmi lesquels de nombreux enfants et une femme enceinte, sur les côtes anglaises, le 16 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le canot s'est "déchiré en mer", avec des passagers "pour la plupart" dépourvus de gilets de sauvetage.
Les 38 personnes rescapées dans les eaux françaises ont été auditionnées, a précisé le parquet. Une demande d'entraide pénale internationale a "été adressée" aux autorités britanniques pour que soient auditionnées les 23 personnes secourues côté anglais.
La préfecture maritime (Premar) de la Manche et la mer du Nord recherchait également encore mercredi un potentiel disparu, après une consolidation du bilan des victimes, certains rescapés faisant état de 65 personnes à bord, d'autres de 66.
Malgré ce nouveau naufrage, le plus meurtrier depuis celui survenu en novembre 2021 au cours duquel au moins 27 migrants ont perdu la vie, les tentatives de traversées s'étaient poursuivies dans la nuit de mardi 15 août à mercredi 16 août.
Jusqu'à la mi-journée, une dizaine d'embarcations ont été vues en mer, par météo calme, dont une a été secourue et ramenée côté français avec une vingtaine de personnes à bord, a indiqué une porte-parole de la Premar.
Sur les côtes anglaises, un photographe de l'AFP a constaté l'arrivée de dizaines de migrants, dont de nombreux enfants et une femme enceinte. "Secours immédiatement déclenchés"
Samedi, "les secours ont immédiatement été déclenchés" après avoir été prévenus, a souligné le parquet.
L'alerte a été donnée vers 4h20 du matin par un navire de commerce qui a contacté le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris Nez, d'après un communiqué de la Premar. Plusieurs navires se sont ensuite rendus sur zone. Un hélicoptère et un avion de surveillance maritime, entre autres, ont également été mobilisés.
Au contraire, lors du naufrage de novembre 2021, les autorités françaises sont soupçonnées d'avoir été appelées à l'aide à une quinzaine de reprises et de ne pas avoir porté secours aux personnes migrantes, âgées de 7 à 46 ans. Sept militaires ont été mis en examen pour non-assistance à personne en danger.
Depuis début 2023, environ 17.000 migrants sont arrivés dans le Sud de l'Angleterre à bord de ces bateaux, souvent de simples pneumatiques.
AFP/VNA/CVN