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La championne du monde de descente en VTT Myriam Nicole, le 9 septembre 2021 à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Un dernier instant de calme, puis place à son maître-mot : "l’attaque", raconte-t-elle à l'AFP. Le 29 août, sur la descente de Val di Sole, dans le nord de l'Italie, l'une des plus difficiles du monde, Myriam Nicole fait défiler les deux kilomètres de pente et dompte les éléments à une vitesse déconcertante, sous les encouragements d’un public qui la sait favorite.
En quatre minutes, la Montpelliéraine se retrouve championne du monde pour la deuxième fois de sa carrière, sous les vivats de ses concurrentes.
"J’arrivais en position de leader car j’avais gagné une manche de coupe du monde juste avant (à Maribor le 15 août, NDLR). Il y avait plus de pression mais c’est une piste que j’affectionne et j’ai réussi à tenir jusqu’en bas", raconte Nicole.
Objectif coupe du monde
"Pompom" comme elle est surnommée n’a jamais semblé aussi à l’aise. Maillot arc-en-ciel sur le dos, elle s'impose une semaine après lors de l'avant-dernière étape de la Coupe du monde, en Suisse, et se trouve en tête du classement général avant la dernière étape aux États-Unis qui se termine samedi 18 septembre. Le doublé "c’est l’objectif" pour l’ambitieuse vététiste à l'accent chantant.
Dernière et seule fille d’une fratrie de quatre enfants, Myriam est tombée dans le VTT étant petite, dans son Sud natal: "J’ai des frères qui ont fait des compétitions. Je voulais les suivre, aller à l’école de VTT avec eux. Et c’est un sport bien développé dans le Sud".
La petite sœur se fait rapidement un nom dans une discipline alors peu pratiquée les filles. "J’ai connu les podiums très tôt".
Sextuple championne de France, championne d’Europe en 2010, Coupe du monde en 2017 et enfin championne du monde (2019 et 2021), Myriam Nicole domine actuellement une spécialité où les Français ne sont pas en reste depuis quelques années. Derrière elle, la jeune Marine Cabirou a été sacrée vice-championne du monde à Val di Sole, Loris Vergier est champion d'Europe, et Thibaut Daprela vainqueur d'étape cette saison.
"La peur fait que je maîtrise"
De la descente, elle apprécie le "côté fun". Pour autant, rien n’est laissé au hasard. Chaque parcelle de terrain est analysée, d’abord à pied, puis en vélo, caméra plantée sur le casque pour déceler les obstacles en préparation.
"Je sais exactement entre quel caillou et quelle racine je vais mettre mes roues. On sait même quand il y a des pierres qui commencent à bouger, celles qui risquent de se décrocher, on appréhende les virages. On comprend comment le terrain évolue et comment on peut anticiper cela".
Et le jour J, l'éternelle peur, nécessaire, "fait que je maîtrise les éléments autour de moi".
"Il y a des outils qui sont de se concentrer sur soi et jouer avec les limites, mais dans le bon sens".
Des anticipations qui n’empêchent pas les blessures. La diplômée en études de kiné ne les compte plus: "il y a eu les clavicules, la main…" Et plus récemment, en 2018, une grave blessure au pied qui l’a éloignée du vélo pendant plusieurs mois, une semaine avant le début de la saison.
"J’ai pris une rafale de vent qui m’a couchée, j’ai mis tout le poids de mon corps sur le pied et ça a tout cassé".
Mais revenue en outsider la saison suivante, elle avait décroché son premier titre mondial en 2019. Elle a récidivé cet été. Avant le doublé samedi ?
AFP/VNA/CVN