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La chanteuse espagole Rosalia chante au défilé Louis Vuitton à Paris, le 19 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Tel un fantôme, en doudoune et pantalon oversize, elle s'est baladée dans les pièces avant de monter sur le toit d'une voiture -allusion à son album "Motomami"- et commencer sa performance.
L'artiste espagnole se faufilait au milieu de mannequins défilant de façon chaotique dans cette installation, chantant, dansant ou sautant sur un lit.
Le décor du show, dans la cour carrée du Louvre, évoquait l'appartement d'un enfant noir, qui est apparu dans une vidéo au début du spectacle. Un garçon qui rêve de voyager et de créer.
Louis Vuitton est orphelin de son directeur artistique des collections masculines, l'Américain Virgil Abloh, l'un des rares styliste noirs dans le luxe, décédé en novembre 2021 et qui n'a toujours pas été remplacé.
Les mannequins passaient et griffonnaient sur les murs de la scène, tandis que Rosalia alternait des fragments de "Motomami", qui lui avait valu le Latin Grammy du meilleur album l'année dernière, avec de la musique d'autres interprètes.
Avec un mélange de flamenco, rap et pop, la chanteuse catalane de 30 ans est l'une des plus populaires au monde et est connue pour son goût pour d'autres domaines artistiques comme la mode ou le cinéma.
Collectif
Défilé Louis Vuitton à Paris, le 19 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans cet esprit multi-disciplinaire, qui était cher à Virgil Abloh, Louis Vuitton a confié cette saison la collection à un collectif de créatifs.
Les cinéastes Michel et Olivier Gondry, le styliste Ibrahim Kamara, récemment nommé à la tête des collections d'Off-White, ou le fondateur de la marque KidSuper, Colm Dillane en ont fait partie.
Pour la troisième fois depuis son décès, plusieurs personnes impliquées dans la préparation de ce spectacle sont sorties saluer le public à la fin du défilé.
Comme la mise en scène du show, la collection était très riche: des costumes décontractés dans toutes les nuances de gris ou bordeaux, des imprimés en dots (points) élaborés en collaboration avec l'artiste japonaise Yayoi Kusama, des bombers, des tenues scintillantes...
Les sacs et valises semblaient rembourrés, certains débordant de papier.
Aux pieds, on trouvait des baskets à grosse semelle futuriste et, sur la tête, des couvre-chef hybrides entre casquette et cagoule, des chapeaux et foulards ou des casques d'aviateur.
Virgil Abloh célébré
Ce sont les studios qui conçoivent les collections Louis Vuitton homme après le décès de Virgil Abloh, designer noir engagé qui a insufflé un vent de streetwear, culture rap et NBA à la maison historique française du groupe LVMH.
"Abloh a donné un coup de projecteur très fort sur l'univers Vuitton homme streetwear, jeune, afro-américain, dans son approche culturelle", disait à l'AFP en décembre Arnaud Cadart, gérant de portefeuille chez la société de gestion Flornoy Ferri.
"Les studios sont très +staffés+, ils fonctionnent dans cet esprit de Virgil Abloh. (...) Vuitton peut se permettre de continuer sur cette voie le temps qu'il n'y a pas un challenger qui les bouscule".
"Ils n'ont pas besoin urgemment de quelqu'un" pour le remplacer, soutient Benjamin Simmenauer, professeur à l'Institut français de la mode.
"On n'a pas oublié Virgil Abloh, on continue de le célébrer, ce qui est rare dans le monde de la mode où tout va extrêmement vite", conclut-il.
AFP/VNA/CVN