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Des scorpions et des araignées présentés dans le cadre de l'exposition "Venenum, un monde empoisonné", qui explore l'histoire des poisons au musée des Confluences de Lyon, le 15 avril 2017. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"L'idée, ce n'est pas de susciter la crainte, c'est vraiment de les découvrir, de voir en quoi ils sont venimeux ou toxiques", déclare Carole Millon, en charge de l'exposition "Venenum, un monde empoisonné" qui doit durer neuf mois.
Sur 700 m², elle retrace l'histoire des poisons au fil des siècles, qu'ils soient naturels ou artificiels, et leur rôle dans l’histoire et la culture, la science et les croyances, la médecine et la criminologie.
Sous une cage de verre, une impassible mygale saumonée, de la taille d'une main d'un enfant, attire l’œil du visiteur. Mais il ne faut pas oublier que face au danger, l'animal est doublement venimeux, en projetant littéralement ses poils dans sa victime avant de la mordre avec ses crochets.
Pas très loin d'elle, une poignée de petites veuves noires, reconnaissables par leur tâche rouge sur l'abdomen, sont tout aussi redoutables. Leur morsure provoque chez l'homme céphalées, nausées ou spasmes musculaires.
"Leurs venins constituent des poisons au premier abord mais ils peuvent aussi être des médicaments dans un deuxième temps", souligne Mme Millon, à l'instar de toxines issus de végétaux ou de bactéries comme le curare et la toxine botulique : le premier est utilisé dans le domaine de l'anesthésie, la seconde pour les soins esthétiques comme antirides.
Cléopâtre
Une grenouille vénéneuse présentée dans l'exposition "Venenum", au musée des Confluences de Lyon, le 15 avril 2017. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au total, près de 400 objets ou œuvres d'art côtoieront une soixantaine d'animaux dans des vivariums, terrariums ou autres aquariums. Soit 12 espèces venimeuses (qui inoculent du venin) ou vénéneuses (qui empoisonnent par ingestion ou simple contact).
Un imposant tableau de Gustave Lassalle-Borde (1814-1886) montre notamment le suicide le plus connu de l'Antiquité : celui de la reine égyptienne Cléopâtre qui s'est tuée, selon la légende, en se faisant mordre par un serpent venimeux. Mais après ses esclaves.
"Or, un serpent a des difficultés à mordre plusieurs personnes de manière consécutive, explique dans un sourire Millon, évoquant l'hypothèse, aujourd'hui privilégiée par les historiens, "d'une fibule (ndlr : aiguille en métal) empoisonnée".
Des arcs et des flèches empoisonnées d'une tribu du Burkina Faso nourriront aussi l'imaginaire des plus jeunes comme des plus grands, ainsi qu'une chevalière à chaton mobile, donnée à des parachutistes français pendant la Seconde Guerre mondiale pour cacher une pilule de cyanure utilisable en cas de capture.
De nombreux dispositifs interactifs et pédagogiques sont également mis à disposition du public.