Mort de Takis, le sculpteur grec des "signaux lumineux" de Paris à New York

Le sculpteur grec de renommée internationale Takis, connu pour ses œuvres cinétiques exposées à Paris, New York ou Londres, est décédé vendredi 9 août à Athènes à l'âge de 93 ans, a annoncé sa fondation.

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Le sculpteur grec Takis pose devant son œuvre installée dans le métro d'Athènes en 2001.

L'artiste "est décédé chez lui à la fondation Takis vendredi 9 août à 06h30 locales (03h30 GMT)", a indiqué un responsable de la fondation, située dans la banlieue ouest d'Athènes. De son vrai nom Panayiotis Vassilakis, Takis était considéré avec le sculpteur américain Alexandre Calder comme l'un des pères de l'art cinétique et des œuvres en mouvement comportant souvent des éléments électromagnétiques.

Celui qui aimait à se définir comme un jouisseur "dionysiaque" s'est imposé dans le monde de l'art contemporain en combinant des éléments de la nature et de la physique dans ses œuvres. Ses "signaux", de longues tiges de fer aériennes inspirées de la signalisation ferroviaire et des puissances cosmiques, ont orné de nombreuses métropoles, de Paris, à New York, en passant par Londres et Athènes. Une rétrospective est actuellement en cours à la Tate Gallery de Londres et doit durer jusqu'à la fin du mois d'octobre.

Sur l'Esplanade de la Défense, à Paris, 49 feux multicolores qui semblent montés sur ressorts se balancent doucement au gré du vent au dessus du bassin qui porte son nom, en écho à d'autres signaux envoyés au niveau de la Grande Arche. Né dans un faubourg d'Athènes en 1925, Takis vit une enfance marquée par des années de misère, au gré du contexte politique grec: occupation nazie (1941-1944), durant laquelle il s'engage dans la résistance, guerre civile (1946-1949) puis période politique tourmentée dans le pays.

"À la fin de 1953, Takis rejoint pendant quelques mois l’atelier de Brancusi", selon la biographie publiée sur le site de sa fondation. À l'époque, il vit entre Paris et Londres, deux villes qui deviendront les principales sources d’inspiration de ses premières œuvres cinétiques.

Radars, antennes

Impressionné "par les radars, les antennes et les constructions technologiques qui ornent la gare de Calais" (Nord de la France) où il attendait un train, l'artiste "crée ses premiers Signaux, qui sont d’abord rigides puis comportent des signaux lumineux sur leur sommet, tout en changeant progressivement de forme", ajoute sa biographie.

Le Bassin, installation de l'artiste grec Takis (Panayiotis Vassilakis) dans le quartier d'affaires de La Défense, en région parisienne en 2017.
Photo: AFP/VNA/CVN

Ayant vécu surtout à Paris mais aussi aux États-Unis où il est invité à donner des cours au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), Takis retourne en Grèce en 1986 où il a crée sa fondation, le Centre de Recherche pour l’Art et les Sciences, sur les pentes du mont Gerovouni. Sculpteur prolifique, il est également pionnier dans la création de scénographies, d'arrangements musicaux pour des pièces de théâtre et des collaborations avec le cinéaste franco-grec Costa Gavras ou l'artiste américano-coréen Nam June Paik.

L'artiste plonge aussi dans la culture "beat" des années 1960. Lors de son premier voyage aux États-Unis en 1961, il rencontre Marcel Duchamp, qui devient plus tard un bon ami. Considéré comme l'un des plus éminents sculpteurs contemporains en Grèce, avec Pavlos Dionyssopoulos décédé en juin, la classe politique du pays lui a rendu hommage. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a loué cet artiste "d'avant-garde, hors normes et inépuisable".

"Pendant plus de 70 ans, Takis a été un artiste d'avant-garde nourrissant toujours une curiosité insatiable pour les puissances de l'univers", a déclaré dans un communiqué Lina Mendoni, ministre grecque de la Culture. "Influencées par la sculpture classique et le modernisme, ses œuvres étaient le fruit d'une recherche incessante autour de la technologie, du magnétisme et de la lumière", a-t-elle ajouté.


AFP/VNA/CVN

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