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Moratoire pour les pays les plus pauvres, Berlin va assouplir le confinement

Pour aider les pays les plus pauvres frappés par la pandémie du coronavirus, les dirigeants du G20 ont pris mercredi 15 avril la décision "historique" de suspendre pour un an le remboursement de leur dette, tandis qu'ailleurs l'espoir pointait parfois, comme en Allemagne où on se dirige vers un assouplissement des mesures de restriction.

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Dettes d'une sélection de pays en pourcentage du revenu national brut, en 2018, selon la Banque mondiale.

La crise du COVID-19 continue toutefois d'endeuiller la planète et d'accentuer les tentions diplomatiques, comme avec la décision du président américain Donald Trump de couper les vivres à l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais certains pays, encouragés par des indices de bon augure, dont le ralentissement des admissions en soins intensifs, ont commencé à présenter leurs plans de déconfinement.

Berlin a ainsi annoncé la réouverture prochaine des magasins et, à partir du 4 mai, des écoles et lycées. Les grands rassemblements resteront interdits au moins jusqu'au 31 août car le "succès d'étape" de l'Allemagne contre le COVID-19 reste "fragile", a mis en garde la chancelière Angela Merkel. Particulièrement fragilisés par la pandémie qui ravage l'économie mondiale, les pays les plus pauvres ont eux appris mercredi que le G20 suspendait immédiatement, et pour une durée d'un an, le remboursement de leur dette.

"Nous avons eu un engagement clair, par le biais des organisations internationales, le FMI et la Banque mondiale", a déclaré le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, à l'issue d'une réunion en visioconférence du club des vingt pays les plus riches du monde. L'Allemagne a immédiatement salué un "acte de solidarité internationale de portée historique". Et Paris a vu une "avancée historique" dans cette décision "qui libère 14 milliards de dollars de la part des créanciers bilatéraux publics" et donne, selon son ministre de l'Économie, à ces pays des "marges de manœuvre pour rapidement répondre à la crise".

Appel Washington/Pékin

Cette décision multilatérale, face à une pandémie qui affecte tous les pays et frappe toutes les économies, tranche avec celle prise par Washington de suspendre le versement de la cotisation américaine à l'OMS.

Bilan mondial de la pandémie de nouveau coronavirus, au 15 avril à 11h GMT.
Photo : AFP/VNA/CVN

Donald Trump accuse l'organisation de "mauvaise gestion" de cette pandémie partie de Chine fin 2019 et d'alignement excessif sur les positions chinoises. "Nous regrettons la décision du président des États-Unis", a réagi mercredi 15 avril le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, tandis que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a estimé que ce n'était "pas le moment de réduire le financement" des organisations combattant la pandémie.

De l'Union européenne à la Chine en passant par la France et l'Union africaine, de nombreux pays et organisations ont aussi fustigé cette initiative de Washington, premier bailleur de l'OMS avec plus de 400 millions de dollars par an. "Nous devons travailler en étroite collaboration contre le COVID-19. Un des meilleurs investissements est de renforcer les Nations unies, en particulier l'OMS", a souligné le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas.

La Russie a dénoncé "l'approche très égoïste" des États-Unis et l'Iran a vu dans cette décision la preuve que Washington "tue des gens". D'après Washington, les États-Unis et la Chine se sont pourtant engagés mercredi 15 avril à coopérer pour combattre le nouveau coronavirus, lors d'un entretien téléphonique entre le plus haut responsable du Parti communiste chinois pour la politique étrangère, Yang Jiechi, et le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

Assouplissement

Dans des pays d'Europe, face à un ralentissement de la progression de la pandémie, l'assouplissement des mesures de confinement s'est poursuivi, avec des précautions.

Dépouillement des bulletins de vote, le 15 avril à Séoul, en Corée du Sud.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au Danemark, près de la moitié des écoliers, petits drapeaux à la main, ont été invités à regagner leurs établissements après un mois de fermeture. "Nous devons retourner à la vie quotidienne", s'est félicitée Caroline, une mère de deux enfants à Copenhague. Les classes ont été aménagées pour offrir une distance de deux mètres entre les tables. L'Autriche a rouvert mardi 14 avril ses petits commerces non essentiels.

La Commission européenne, qui a présenté mercredi 15 avril sa feuille de route en la matière, insiste cependant sur la nécessité d'une "action coordonnée", pointant à défaut le risque d'"effets négatifs sur tous les États membres". Les Coréens du Sud se sont eux rendus nombreux aux urnes mercredi 15 avril pour les législatives. Un signe de résilience dans ce pays qui fut l'un des premiers frappés après la Chine, mais qui a su contenir la pandémie grâce à un dépistage massif.

Les États-Unis principal foyer

Malgré le confinement de plus de la moitié de l'humanité et une baisse de la pression hospitalière dans la plupart des pays d'Europe, la pandémie continue de tuer massivement et engendre une incertitude économique "considérable", selon le Fonds monétaire international (FMI).

Un cycliste masqué passe devant le Bundestag à Berlin le 15 avril, pendant la pandémie de coronavirus

Plus de 130.000 morts ont été dénombrés à travers la planète et les États-Unis sont devenus le principal foyer du COVID-19. Le pays a recensé plus de 27.000 décès. En France (plus de 17.000 morts), le nombre d'hospitalisations a été enregistré à la baisse mercredi 15 avril pour la première fois depuis le début de l'épidémie.

Après être rentré plus tôt que prévu à son port d'attache de Toulon, le porte-avions français Charles de Gaulle a testé son équipage : un tiers de ses marins étaient infectés par le virus. Et ce bilan n'est que très provisoire. Alors que la crise menace de se poursuivre pendant des mois, voire des années, le FMI s'est efforcé de chiffrer ses conséquences économiques, qu'il a déjà comparées à celles de la crise de 1929. Pour l'heure, l'institution table sur une contraction de 3% du PIB mondial cette année.

La Maison Blanche a indiqué que Donald Trump et les autres dirigeants du G7 des pays les plus industrialisés discuteraient jeudi par visioconférence d'une coordination internationale de la lutte contre le virus.


AFP/VNA/CVN

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