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Les Russes Artur Dalaloyan (gauche) et Nikita Nagornyy (centre) exultent après leur victoire en finale du concours par équipe aux Mondiaux de Stuttgart, le 9 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Il y a un an à Doha, ce sont les Chinois qui avaient été sacrés champions du monde, avec une infime marge de 49 millièmes sur les Russes.
Ces derniers les ont détrônés sur les tapis allemands, en s'imposant avec quasiment un point d'avance (261,726 contre 260,729), pour offrir à la Russie son premier titre par équipe.
Comme en 2018, les Japonais, cette fois orphelins de leur roi Kohei Uchimura - qui peine à retrouver son meilleur niveau après plusieurs saisons émaillées de blessures - terminent troisièmes (258,159).
"Je vais enfin pouvoir bien dormir !", a lancé Dalaloyan (23 ans). "Cette défaite contre la Chine m'empêchait de dormir. Elle nous avait laissé un très mauvais souvenir mais c'est ce qui nous a motivés à travailler plus dur, pour faire mieux".
Jusqu'au dernier agrès tout allait bien pour les Chinois alors en position de conserver l'or mondial et de maintenir leur domination sur le concours par équipe.
Aux barres parallèles, Zou Jingyuan venait même d'obtenir un exceptionnel 16,383 après son exercice d'une très grande complexité technique et excellemment exécuté. Ce qui permettait à son équipe d'aborder la dernière rotation avec près d'un point et demi d'avance.
La Chine piégée à la barre fixe
Mais une chute de Sun Wei, premier Chinois à passer à la barre fixe, à la réception d'un lâcher de barre, a complètement rebattu les cartes. Crédité seulement d'une note de 12,766, il a ouvert la porte aux Russes, qui n'ont pas manqué de s'y engouffrer : Ivan Stretovich, puis Dalaloyan, et enfin Nagornyy ont tous dépassé les quatorze points sur ce dernier agrès. De quoi combler leur retard, puis dépasser sur le fil leurs adversaires N°1.
Dernier à s'élancer à la barre fixe - alors que tous les autres gymnastes en avaient fini sur les autres agrès - Nagornyy (22 ans) a su gérer un passage sous haute tension : plus de 13,469 et il offrait à la Russie son premier sacre mondial dans le concours par équipe messieurs, moins et il leur filait encore entre les doigts. En tribunes, chacun de ses mouvements réussi était salué par une tonique acclamation.
"Je n'ai pas regardé le tableau des scores", a expliqué le gymnaste russe. "Mon objectif était de faire mon exercice au plus près de mon meilleur niveau".
Récompensé par un score de 14,466, Nagornyy pouvait tomber dans les bras de ses coéquipiers.
"Je ne me souviens pas de tout. Je crois que j'ai crié, je ne voulais pas mais c'est sorti tout seul. C'est le genre d'émotion qui vous fait crier", a raconté Dalaloyan, qui défendra sa couronne mondiale du concours général dans 48 heures.
Pendant ce temps-là, Sun, lui, préférait se cacher le visage dans ses mains.