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Jean Jacques Acquevillo, Nedim Remili et Valentin Porte (de gauche à droite), après la défaite (32-26) face à la Suède en demi-finale du Mondial de hanball, le 29 janvier à Caire. |
Dans l'immense palais des sports (17.000 places) du Caire vide de spectateurs qu'ils découvraient, les Bleus sont tombés sur plus forts qu'eux. Le réveil est douloureux ce samedi 30 janvier pour une équipe arrivée en Égypte sur la pointe des pieds, après son élimination historique au premier tour de l'Euro 2020, mais qui avait retrouvé ses ambitions au fil de ses sept victoires de rang.
En quarts, la douloureuse qualification arrachée après prolongation face à la Hongrie (35-32) avait mis en lumière les fragilités françaises : encore un mauvais départ, comme face à la Suisse (25-24) et l'Algérie (29-26), et un demi-centre Kentin Mahé porté disparu depuis le Portugal (32-23).
Avec les blessures du garde Luka Karabatic et de l'artilleur Timothey N'Guessan, venues s'ajouter à celles de Nikola Karabatic, Elohim Prandi et Wesley Pardin, les nuages se sont accumulés. C'est finalement le gardien d'Aix-en-Provence qui aura le plus manqué : sans lui, Vincent Gérard (1 arrêt sur 20 tirs) et Yann Genty (3 sur 16) n'ont pas pesé lourd face au festival d'Andreas Palicka (11 arrêts sur 35).
"C'était peut-être un peu trop haut", a soupiré, le regard triste, le capitaine Michaël Guigou qui a vu s'envoler le rêve d'un cinquième titre mondial après 2009, 2011, 2015 et 2017. "On va essayer de trouver l'énergie et les rotations pour sortir la tête haute".
"Lueur d'espoir"
Le demi centre de l'équipe de France de handball, Kentin Mahé, lors du match du Mondial contre le Portugal, le 24 janvier près du Caire. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En l'espace de 24h, les Bleus doivent d'abord "solder ce qu'il y a à solder après ce match qui est lourd, qui va peser dans les corps et surtout dans les têtes". "Parce qu'on imaginait tous une autre issue à cette rencontre", a reconnu Guillaume Gille.
Outre le fait de "finir sur une note positive", selon le sélectionneur, les motivations ne manquent pas pour aller chercher une troisième médaille de bronze en autant d'années, après celles obtenues à l'Euro 2018 et au Mondial 2019.
D'abord, la France revient "de très loin", rappelle Dika Mem. Pour sa première campagne, Gille, l'ancien adjoint de Didier Dinart évincé après le fiasco de l'Euro, remplirait l'objectif prudemment fixé début janvier à des Bleus alors dans le brouillard, après deux matches sans succès face à la Serbie, de "pouvoir prétendre à se bagarrer pour la distribution des médailles".
Après l'échec suédois, un succès sur l'Espagne "ferait du bien à la tête", ajoute Ludovic Fabregas qui se projette aussi vers le chapitre suivant : le tournoi de qualification (TQO) pour les Jeux de Tokyo, mi-mars à Montpellier face à la Croatie, à la Tunisie et au Portugal, arrive très vite.
"Ce serait une lueur d'espoir pour les années futures et à court terme pour le TQO et potentiellement pour les Jeux si on se qualifie", souligne le pivot. "On va aussi essayer de récompenser les anciens, ce sera peut-être leur dernier Mondial".
Les monuments Guigou (38 ans) et Luc Abalo (36 ans), qui comptaient à eux deux autant de sélections (565) que toute l'équipe de Suède réunie, auront probablement Tokyo comme horizon final d'une carrière internationale gorgée de titres: quatre Mondiaux (trois pour Abalo, absent sur blessure en 2015), trois Euros, deux JO.
Une Espagne mûre
Les gardiens de but de l'équipe de France de handball, Vincent Gérard (gauche) et Yann Genty, lors de la demi-finale du Mondial contre la Suède, le 29 janvier 2021 au Caire. |
L'Espagne, double championne d'Europe en titre dont les deux ans d'invincibilité ont pris fin face au Danemark (35-33) dans l'autre demi-finale, compte aussi quelques cadres proches du clap de fin avec Raul Entrerrios (39 ans), Daniel Sarmiento (37) et Viran Morros (36), mais n'a plus remporté de médaille mondiale depuis l'or à domicile en 2013.
"Il y a une médaille en jeu. C'est toujours important", confirme Sarmiento, le demi-centre de Saint-Raphaël qui connaît donc par cœur les Bleus, comme nombre de ses compatriotes : Solé et Morros jouent à Paris, Figueras à Nantes... Avec les retrouvailles entre Barcelonais - Fabregas, Mem et N'Guessan d'un côté, Entrerrios, Gomez, Perez de Vargas, Arino de l'autre - ce sera presque une réunion de famille.
Les "Hispanos" vont "trouver la force pour jouer ce match", affirme Morros. Toujours joueuse malgré son âge, il ne faudra pas compter sur cette Espagne-là pour servir la breloque sur un plateau.
AFP/VNA/CVN