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Le deuxième ligne du XV de France, Cameron Woki (centre), lors du match du Mondial-2023 face à l'Italie, le 6 octobre dans le stade de Lyon. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le fait d'avoir été sacrés champions du monde en 2019, d'évoluer dans les meilleurs clubs de la planète et de connaître le haut niveau depuis plusieurs années, constitue "une expérience inégalée" pour la "cage" des Springboks composée d'Eben Etzebeth (2,03 m, 117 kg, 116 sélections) et de Franco Mostert (1,98 m, 112 kg, 70 sél.), ainsi que d'un remplaçant de très haut niveau en la personne de RG Snyman (2,07 m, 118 kg, 31 sél.), souligne d'emblée Jérôme Thion.
"Le défi physique et l'engagement poussé à l'extrême, c'est leur maître mot et leur atout, un peu à l'image de l'équipe", développe l'ancien deuxième ligne du XV de France, aux 54 sélections entre 2003 et 2011.
"Ils vont porter le ballon et être plus dans la destruction et sur un gros travail de jeu au sol que la plupart des autres joueurs", ajoute-t-il. Mais ces "références mondiales à leur poste" sont aussi "de gros pousseurs" dotés d'un "gros volume de jeu et qui se déplacent", ajoute Thion.
Le deuxième ligne du XV de France, Thibaud Flament (centre), lors du match du Mondial-2023 face à l'Italie, le 6 octobre à Décines. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les statistiques sont formelles : l'Afrique du Sud est la deuxième meilleure équipe pour la réussite en touche sur ses propres lancers (92,98%) derrière la Nouvelle-Zélande, et celle qui a gagné le plus de ballons sur touches adverses (17).
"Superman"
Dans l'alignement des Springboks, un joueur se distingue particulièrement, c'est Etzebeth (31 ans), ex-joueur de Toulon (2019-2022), actuellement aux Sharks.
"C'est le meilleur pour moi: il est partout, dans l'impact physique, en défense individuelle... Il est très complet dans son panel de tâches. Contre l'Irlande, il a fait un match extraordinaire (défaite 13-8), c'était presque dommage de le sortir" à la 48e minute, estime pour sa part Fabien Pelous (118 sélections entre 1995 et 2007).
Face aux Sud-Africains, le duo Woki-Flament a toutefois les capacités pour tirer son épingle du jeu. "Si Woki est moins marquant sur le côté +impact player+ et en défense, il est tout aussi excellent dans les airs qu'Etzebeth", souligne Pelous.
Quant à Flament, "c'est Superman : il a des qualités physiques exceptionnelles et il peut durer longtemps à un haut niveau d'intensité, explique l'ancien capitaine (à 42 reprises) du XV de France. Il sait tout faire et en plus, il est devenu plus rugueux sur l'homme, dans la lignée d'Etzebeth d'ailleurs".
Woki (1,97 m, 109 kg), seul Français à avoir débuté chacun des quatre matches de poule des Bleus, une première depuis le Mondial-2011, et Flament (2,03 m, 116 kg), qui n'a cédé sa place de titulaire que face à l'Uruguay, devraient à nouveau être alignés d'entrée face aux Springboks.
Avec Romain Taofifenua (2,01 m, 136 kg), sûrement sur le banc, pour apporter puissance et densité en seconde période.
Densité physique
Durant le Tournoi des six nations 2022, achevé par une prestation de haut vol et un Grand Chelem, Woki et le deuxième ligne de Montpellier Paul Willemse (2,01 m, 129 kg) étaient inamovibles dans la "cage".
Mais le natif de Saint-Denis, transféré de Bordeaux-Bègles au Racing 92 à l'été 2022, avait vécu ensuite une saison 2022-2023 compliquée, ce qui avait profité à Flament.
Le deuxième ligne sud-africain, Franco Mostert (centre) lors du match face à l'Irlande, le 23 septembre au Stade de France. |
C'est la blessure de Willemse à une cuisse après le dernier match de préparation des Bleus contre l'Australie, écartant le Sud-Africain d'origine de la liste des 33 pour le placer dans celle des "réservistes", qui a bousculé la hiérarchie.
Woki en a profité, montant en puissance au fur et à mesure des rencontres, jusqu'à réaliser un match plein contre l'Italie, notamment dans les rucks et en touche.
Or dimanche 15 octobre, il faudra bien être partout, d'autant que, comme le rappelle Pelous, les Boks auront bénéficié de quinze jours de repos quand les Français en auront eu seulement huit.
"Et quand on joue beaucoup sur l'impact physique comme eux, c'est un gros avantage".
AFP/VNA/CVN