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Le paysage au lac de Ba Bê, province de Bac Kan (Nord) |
Je veux adresser les premières lignes de cet article à une jeune femme – une personne très ouverte et intéressante qui voyage seule de Hongkong à Hanoï. Elle m’a donnée plus d’inspiration et de force avant mon séjour en solo. Merci beaucoup pour cette rencontre de hasard !
- Je partirai en voyage seule comme toi car je ne peux inviter personne à partir avec moi. Vous n’avez pas peur de voyager toute seule dans un pays étranger ?
- Mais non, pourquoi faut-il avoir peur ? On aura la chance de parler avec tout le monde, de profiter de tout et faire ce qu’on aime au lieu d’attendre la présence d’un compagnon.
- Oui, l’unique problème est qu’on n’a pas quelqu’un pour prendre les photos pour nous (et on rit ensemble).
Comme ça, j’ai déjà mes compagnons : livre, journal de voyage, paquet de cartes de Tarot, et moi-même plus un esprit ouvert (plus des vêtements de couleurs sombres pour ne pas attirer les gens mauvais et un petit couteau).
De Thai Nguyên au lac de Ba Bê
Le matin, je sors à 06h00, arrive à la gare routière et prends le premier autocar. À Thai Nguyên, une province au Nord, je change de car et on doit parcourir la route pendant très longtemps avant d’arriver à l’entrée du Parc national de Ba Bê. Ca fait huit heures depuis 06h00 du matin. Et voilà, il n’y a personne sauf deux jeunes hommes ethniques qui fument et se parlent en dialecte, donc personne ne comprend rien.
Moi, sans aucun autre choix, je suis obligée de partir avec un des deux hommes pour aller à la station de bac après avoir perdu trop d’argent pour téléphoner à l’employé de mon homestay, mais il n’a aucune solution pour me venir en aide. Bon, bien sûr que j’ai un peu peur; “Monsieur ethnique” me pose des questions (pourquoi moi, une fille, voyage seule par exemple) et je dois me prendre pour une fille courageuse qui ne crains rien.
En tout cas, il a l’air d’une personne sympa, qui ne prend pas d’argent pour le service de transport. Je continue à changer de véhicules une fois encore : je prends le bac pour traverser le lac. Le paysage commence à s’étendre devant moi (mais bien sûr c’est seulement une partie de cela) et me stupéfait. Pourtant, l’aventure pour trouver mon homestay ne s’arrête pas ici. Car je ne sais pas où il se situe.
Je marche et marche et marche (il y a seulement un chemin), toute seule et parfois je rencontre les hommes locaux qui s’attroupent ou gardent les buffles. En tout cas, après m’être promenée 2 km sous un grand soleil, je suis très contente de profiter d’une telle beauté sur mon chemin, de l’arôme naturel du riz et du maïs.
Le homestay, une nouvelle expérience
Finalement, après tant de difficultés, j’arrive au homestay qui s’appelle M. Linh Homestay et à partir de ce moment je sens que ma vie devient magnifique. Je fais connaissance avec Mlle Duoc, née en 1993, l’administrateur et l’interprète du homestay, M. Jacques, un Australien et M. James, un Américain. Nous nous baladons ensemble en bateau autour du lac de Ba Bê (Ba Bê veut dire trois lacs et formé par la réunion de trois plus petits lacs).
C’est ma première expérience de kayaking, dans le plus beau lac du Vietnam |
Tout ce que je fais est de contempler ce paysage splendide et sauvage, respirer l’air frais et pur pendant des heures sans ennui, c’est aussi le plus beau lac que je vois de toute ma vie, à 22 ans. Je crois qu’on peut bien développer le tourisme dans ce lieu mais il manque encore plusieurs choses: un itinéraire plus simple pour y arriver (vous pouvez voir par où je suis passée : deux bus, une moto, un bac, une longue promenade), des gens qui parlent au moins l’anglais (Duoc est la seule fille de tout le village qui parle l’anglais, je m’en étonne).
Je suis super contente car nous pouvons utiliser le kayak pendant une heure, et c’est ma première expérience de kayaking, dans le plus beau lac du Vietnam, woahh ! Et la demoiselle de Hongkong avait raison, voyager seule m’apporte beaucoup d’opportunités et de bonnes choses que je n’imaginais pas. Je porte une casquette sur laquelle il y a le mot «Paris» (un cadeau du Louvre), M. Jacques m’en parle et puis je reconnais qu’il est un Français vivant en Australie, tant mieux !
Ensuite, nous discutons en français. Il est un peu âgé mais encore résistant, il m’enseigne la pratique du kayak comme un professionnel et me raconte qu’il continue à faire 100 km en vélo chaque semaine. Le soir, je prends le diner avec la famille de M. Linh et Mlle Duoc, et dors dans la chambre de Duoc. On m’accueille avec enthousiasme et avec des bons plats régionaux, et remarque que je suis une jeune fille spéciale pour oser partir seule dans ce territoire lointain.
C’est un premier voyage officiel en solo qui m’offre beaucoup de choses : de l’audace, de l’expérience et des amis sympas.