Selon les statistiques, chaque étudiant dispose en moyenne d'un espace de 35,7 m² dans les établissements publics, bien en-deçà de la norme minimale fixée à 55 m². En analysant cet état de fait, Trân Thanh Binh, directeur de l'Institut d'étude de conception des écoles, informe que le taux de salles de classe normales est élevé (plus de 60%) en comparaison de la norme de 20-25%. Résultat : les salles équipées occupent un taux modeste. Il en va de même pour les internats et les zones sportives dans les universités.
Les laboratoires n'occupent que 13,02% de la superficie des salles de classe. Ainsi, un étudiant dispose d'un espace de 0,53 m² de laboratoires, inférieur là-aussi à la norme actuelle (1,4 m²). Ajouté à cela que seuls 22,5% des laboratoires sont dotés d'équipements satisfaisants. La plupart d'entre eux ne disposent d'aucun système de traitement des déchets, d'évacuation des gaz toxiques..., "ce qui nuit aux étudiants dans leur approche des technologies modernes", déplore un représentant du ministère de l'Éducation et de la Formation.
Actuellement, parmi les plus de 855.000 étudiants qui suivent le cursus du système officiel dans les universités publiques, environ 19,5% logent dans les internats. À Hanoi, ce taux est de 17,4%, le plus bas du pays. Ce qui pose problème dans la gestion des étudiants.
La bibliothèque est considérée comme l'"âme" ou le "cœur" d'une école supérieure. Parmi les 196 universités du pays, 172 possèdent une bibliothèque traditionnelle, soit 87%. Ce qui revient à dire que 13% des universités en sont dépourvues... Selon les statistiques, seuls 40% des établissements universitaire disposent d'une bibliothèques multimédia.
Un éventuel réseau universitaire
D'après le vice-Premier ministre Nguyên Thiên Nhân, il sera difficile de remédier aux questions susdites dans les cinq prochaines années. "Les 827.000 milliards de dôngs nécessaires à la modernisation des infrastructures dans les universités représentent un investissement colossal. Nous devons ouvrir une brèche dans la gestion", affirme le chef-adjoint du gouvernement. Pour sa part, Pham Vu Luân, ministre de l'Éducation et de la Formation, a proposé aux universités de réviser leurs plans à propos de la construction des infrastructures et de l'achat des équipements.
Le ministère est en train de parachever les projets de planification des universités à Hanoi et Hô Chi Minh-Ville, permettant de s'orienter vers la création d'un véritable complexe universitaire dans ces deux grandes villes. Les ministères des Ressources naturelles et de l'Environnement ; des Finances ; et du Plan et de l'Investissement, coopèrent dans la mise en œuvre de la planification foncière pour les établissements universitaires.
Nguyên Quôc Tuân, directeur adjoint du Service municipal de la construction, fait savoir que la capitale de Hanoi, première ville étudiante du pays, abrite 56 universités, soit plus de 37% du nombre total d’établissements universitaires du Vietnam. Le nombre d'étudiants a augmenté de 13 fois en seulement 12 ans. Ce qui n'est pas le cas du parc foncier destiné aux universités, loin s'en faut. L'École polytechnique de Hanoi en est un exemple. Selon la planification réalisée dans les années 1960, la superficie de cet établissement était de 34 ha pour 2.000 étudiants. À ce jour, leur nombre a été décuplé tandis que la superficie est restée la même.
Selon le projet d'urbanisme de Hanoi à l'horizon 2030, la superficie foncière destinée aux universités oscille entre 5.000 et 6.000 ha, soit environ 60 m²/étudiant. En 2030, la capitale devrait recenser environ 1,2 million d'étudiants.
La municipalité s'oriente vers la création d'un réseau universitaire dans les régions suburbaines. Hanoi table sur sept complexes universitaires : Son Tây, Hoà Lac, Xuân Mai, Chuc Son, Phu Xuyên, Gia Lâm et Soc Son. En outre, un réseau d'établissements universitaires devrait être construit dans les villes satellites comme Hung Yên, Hai Duong, Bac Ninh et Vinh Yên.
Hoàng Giang/CVN