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Vaccin contre le COVID-19 de Moderna. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une dose de rappel de 50 microgrammes a induit "une réponse d'anticorps (...) supérieure contre le variant Omicron, un mois après son administration, comparé au vaccin originel", a déclaré Moderna dans un communiqué.
Cette nouvelle formule, baptisée mRNA-1273.214, est un vaccin dit "bivalent", c'est-à-dire qu'il vise à la fois la souche initiale du virus - comme le vaccin administré jusqu'ici dans le monde - mais aussi en plus le variant Omicron.
Avec cette quatrième dose, les anticorps contre Omicron ont été multipliés par 8 par rapport à leur niveau avant l'injection, comparé à une multiplication par 4 seulement avec un rappel utilisant le vaccin initial, selon la compagnie.
"Nous anticipons une protection prolongée contre les variants préoccupants avec mRNA-1273.214, ce qui en fait notre candidat principal pour un rappel à l'automne 2022", a déclaré Stéphane Bancel, le patron de Moderna, cité dans le communiqué. "Nous soumettons nos données préliminaires et analyses aux régulateurs, avec l'espoir que notre rappel bivalent contenant Omicron sera disponible à la fin de l'été", a-t-il précisé.
Les effets secondaires de cette dose étaient comparables avec le vaccin originel, et elle a été bien tolérée par les 437 personnes l'ayant reçue, a précisé la compagnie, qui prévoit d'étudier à nouveau la réponse immunitaire 91 jours après l'injection. Un peu moins de 400 personnes avaient aussi reçu une quatrième dose du vaccin initial de Moderna dans le cadre de ces essais, afin de pouvoir comparer les résultats.
Il s'agit d'une très bonne nouvelle, ont largement salué les experts. Toutefois, ces données ne fournissent pour le moment pas de certitude sur la capacité de cette nouvelle version à être beaucoup plus efficace pour prévenir les infections, ou même les cas graves de la maladie, ont tempéré certains.
Pfizer aussi sur les rangs
L'alliance Pfizer-BioNTech mène également des essais d'une version "mise à jour" de son vaccin visant spécifiquement Omicron.
Tous les vaccins actuellement en circulation sont pour le moment basés sur la souche initiale du virus, et se sont peu à peu révélés moins efficaces contre les variants apparus au fil du temps. Un défi pour les autorités sanitaires.
L'Agence américaine des médicaments (FDA) prévoit ainsi de réunir fin juin un comité afin d'étudier la question d'une version actualisée du vaccin, en vue d'une vaste campagne de rappel à l'automne prochain. Les experts seront chargés de se demander si la souche du virus utilisée pour élaborer les actuels vaccins "doit être modifiée, et si oui, quel(les) souche(s) devrai(en)t être sélectionnée(s) pour l'automne 2022", selon la FDA.
Les experts américains décideront eux-mêmes de la souche utilisée à l'avenir si celle-ci devait être modifiée, afin d'harmoniser les produits distribués par les différentes entreprises. C'est ce qui est fait chaque année pour les vaccins contre la grippe.
Cette décision sur la souche utilisée doit intervenir en juin pour une campagne de rappel à l'automne, afin de laisser le temps aux entreprises de confectionner les nouvelles doses.
Mais il s'agit d'une question épineuse, car il est difficile de prédire à l'avance quel variant du virus du COVID-19 sera dominant à l'avenir, sachant qu'un nouveau peut toujours apparaître. Pour certains, utiliser le dernier variant en circulation resterait malgré tout avantageux.
Ces nouveaux rappels pourraient par ailleurs ne viser que les populations à risque, selon la Maison Blanche, notamment dans le cas où le Congrès n'approuve pas bientôt les financements supplémentaires qu'elle réclame. Le gouvernement américain manquerait alors en effet de fonds pour acheter le nombre de nouvelles doses nécessaires pour couvrir toute la population.
AFP/VNA/CVN