Miuccia Prada, grande prêtresse de la mode milanaise, a proposé une ligne confortable aux inspirations multiples : des knickers Louis XV portés avec de longues chaussettes, des vestes avec maxi-épaulettes style années 80, et des costumes-survêtements rappelant les uniformes de Star Strek.
Comme toujours, du noir, du gris, du bleu marine, mais aussi du bordeaux, du lie de vin, du violet et du rouille. Pour les jours de fête, on osera même un pull en col V vert émeraude tout brillant ou alors un petit polo bleu électrique pour réveiller son costume gris.
Les T-shirts et polos s'ornent de motifs géométriques façon Vasarely pour agrémenter une silhouette qui flotte au niveau des épaules et se rétrécit au niveau des jambes. Côté matières, de la maille et encore de la maille.
Chez Bottega Veneta, Tomas Maier a réinterprété la garde-robe masculine dans un esprit urbain, pour une silhouette près du corps (pas d'épaulettes, pantalons fuselés) dans des tonalités neutres (marron expresso, bleu tourmaline, rouille, gris) ou plus vifs (saphir, péridot-vert olive, orange résine).
L'allure est décontractée : le col de la veste est relevé pour éviter les refroidissements, la chemise se porte aussi bien à l'intérieur que sur le pantalon. Pour les week-ends à la campagne, on enfile un gilet à grosses côtes gris avec un pantalon en velours flashy (orange, jaune ou absinthe). Spécialité maison, le cuir, vieilli ou brut, est omniprésent et toujours superbe.
Élégance et sensualité chez Salvatore Ferragamo : chemises en daim couleur pastel, pull s'ouvrant sur le torse à travers des lacets de cuirs... La maison propose "un nouvel uniforme" avec des références non seulement à la grande muette (béret de parachutiste) mais aussi à l'équitation.
Le dandy trop sage trouvera aussi son bonheur avec des foulards-cravates en soie très Oscar Wilde. La couleur éblouit, de l'émeraude amazonienne au cacao ivoirien.
L'équitation a aussi inspiré Giorgio Armani pour sa collection Emporio, saupoudrée d'une touche de golf: des rayures, des empiècements de cuir en forme de harnais, la casquette du caddie, les bottes hautes gainées de feutre.
La veste, avec ou sans col, est toujours super courte et le pantalon très moulant pour mettre en valeur les fesses et la taille. Pour une touche plus rock, les gants de motard, mi-cuir mi-feutre, remontent jusqu'aux coudes.
Fidèle à lui-même, Armani a choisi une palette de couleurs qui va du camel au gris et noir avec quelques touches de couleur.
La palme de l'excentricité et de la fantaisie revient sans conteste à Vivienne Westwood qui, une fois de plus, bouscule les conventions : ses mannequins sont maquillés comme des voitures volées, rouge à lèvres en tête, et les couleurs pètent.
Le pantalon, taille haute, se fait parfois très baggy et on n'hésite pas à rentrer son pull sous la ceinture pour se tenir au chaud. Pour le bureau, un costume écossais rose et vert, mais on peut aussi opter en soirée pour un smoking plus sage. "Avec un mariage royal dans l'air (celui du prince William), qui choisira-t-on pour être son fiancé?" : c'est la question cruciale posée par la réatrice britannique, qui a achevé son défilé au bras d'un de ses mannequins avec un bouquet de roses à la main.
Le 17 janvier, au troisième et avant-dernier jour des défilés milanais, c'était notamment au tour de John Richmond, Gucci, Etro, D&G, Versace, et Alexander McQueen de présenter leurs collections.
AFP/VNA/CVN