>>Environ 3.000 Honduriens poursuivent leur marche vers les États-Unis
>>"Caravane de migrants": des centaines de Honduriens sont entrés illégalement au Mexique
Des migrants honduriens près de Tapachula, dans l'État mexicain du Chiapas, se dirigent vers Huixtla, le 22 octobre. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le président américain accuse le Honduras, le Salvador et le Guatemala de ne pas avoir été capables "d'empêcher les gens de quitter leur pays pour entrer illégalement aux États-Unis". "Nous allons commencer à couper, ou réduire de façon significative, l'énorme aide internationale que nous leur accordons", a déclaré dans un tweet M. Trump, qui cible depuis plusieurs jours la "caravane" de migrants d'Amérique centrale en route vers la frontière Sud des États-Unis.
Bravant la soif, la chaleur et l'épuisement, des milliers de migrants, plus de 7.000 selon les Nations unies, continuaient leur route lundi 22 octobre pour tenter de rejoindre la frontière avec les États-Unis, à 3.000 km de là.
"La caravane comprend 7.233 personnes, dont la plupart ont l'intention de continuer leur marche vers le nord", a déclaré lundi 22 octobre le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Aziz Haq, en soulignant la nécessité qu'elles soient "traitées avec respect et dignité".
Des migrants honduriens à Tapachula, dans l'État mexicain du Chiapas, le 21 octobre. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Arrivés dimanche 21 octobre à Tapachula, les migrants ont mis le cap lundi 22 octobre sur la ville de Huixtla, à 40 km de là, dans le même État du Chiapas, à l'extrémité Sud du Mexique. Ils espèrent ensuite gagner Tijuana ou Mexicali, dans le Nord du pays.
"Je me sens forte, malgré la chaleur. Ce qui nous inquiète, ce sont les enfants déshydratés", explique Noemi Bobadilla, 39 ans, originaire de San Pedro Sula.
"Qu'ils m'ouvrent la porte"
C'est de cette ville du Nord Honduras que le 13 octobre la caravane de migrants, essentiellement des Honduriens fuyant la violence et la misère dans leur pays, s'est mise en route, après un appel sur les réseaux sociaux.
"Nous avons un peu peur d'être arrêtés par la police, mais si nous sommes arrêtés et déportés, nous essaierons à nouveau", ajoute Noemi Bobadilla qui voyage avec une amie et son bébé.
Beaucoup de migrants n'emportent avec eux qu'un ou deux petits sacs, d'autres se sont débarrassés de leurs effets personnels au cours du voyage, ne gardant que les vêtements qu'ils portent et quelques habits de rechange, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Le problème se posera lorsque nous arriverons dans le Nord du Mexique" au milieu de l'hiver, dans un mois, craint Jony Fernandez, 48 ans. "Mais même si je meurs de froid, j'attendrais qu'ils m'ouvrent la porte" à la frontière sud des États-Unis, ajoute-t-il.
Des Honduriens de la "caravane" des migrants s'apprêtent à traverser le fleuve frontalier entre le Guatemala et le Mexique, le 21 octobre. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Jeudi 18 octobre, les autorités mexicaines étaient parvenues à bloquer la "caravane" à la frontière, mais de nombreux migrants sont entrés illégalement dans le pays par le fleuve Suchiate séparant le Mexique du Guatemala.
Lundi 22 octobre, Donald Trump a reproché à l'armée et à la police mexicaine d'être "incapables" d'arrêter les migrants, et dit avoir attiré l'attention de l'armée américaine et des garde-frontière sur ce dossier.
Seconde caravane
Selon les autorités du Chiapas, un migrant de 25 ans est mort lundi 22 octobre, vraisemblablement en chutant d'un camion qui l'avait pris en stop. Parallèlement, une seconde caravane d'environ un millier de Honduriens a entamé dimanche 21 octobre la traversée à pied du Guatemala en direction de la frontière mexicaine.
Le Honduras est l'un des pays les plus violents du monde, avec un taux annuel de 43 homicides pour 100.000 habitants. Sept Honduriens sur dix vivent dans la pauvreté, selon la Banque mondiale.
Selon des ONG et organismes publics, les aides américaines pour le Salvador, le Guatemala et le Honduras, destinées à encourager la population à rester au pays, notamment en finançant des programmes de développement économique et contre la violence, ont décliné au cours des trois dernières années.
Après 750 millions de dollars en 2016, l'aide américaine a chuté l'année dernière à 655 millions de dollars. Pour 2018, la baisse de l'aide s'est poursuivie, à 615 millions de dollars selon une ONG de Washington (WOLA) qui analyse ces données.
Pour le Honduras, d'où provient l'essentiel des migrants actuellement en route vers les États Unis, l'aide américaine a atteint 209,2 millions de dollars en 2016, pour baisser à 181,7 millions l'année suivante, dans un pays dont le budget plafonne à 9,7 milliards de dollars.
Plus de 500.000 personnes traversent chaque année illégalement la frontière sud du Mexique pour tenter ensuite de remonter vers les États-Unis, selon des chiffres de l'ONU.
AFP/VNA/CVN